Ce site contient des informations sur la guerre de 1812, sur les batailles, les campagnes, les navires et armements des bélligérants et leurs uniformes
Les Shawnee occupent une place spéciale dans la guerre de 1812 puisque le plus grand leader de la nation indienne de la guerre de 1812, Tecumseh, appartient à cette tribu.
Probablement originaires de la vallée de l'Ohio, les Shawnee ont également peuplé durant certaines périodes la Caroline du Sud, le Tennessee, la Pennsylvanie, l'Alabama et la Géorgie. En langue Delaware Shawnee signifie l'habitant du sud.
Peuple nomade, il pratiquait néanmoins l'agriculture et possédait des villages permanents. De tradition et de culture algonquine, ils occupaient un espace relativement vaste et le partageaient avec d'autres nations indiennes comme les Creeks du Sud ou les Delaware. Les déplacements dus à la conjoncture politique et aux différents traités poussèrent les Shawnee vers la région de la rivière Ohio.
Leurs relations avec les hommes blancs furent ponctuées de guerres où ils s'allièrent tantôt avec les uns et tantôt avec les autres. En 1763 ils combattirent aux côtés des Français contre les Anglais avant de combattre avec les Anglais contre les insurgés américains en 1776 durant la guerre d'indépendance. La guerre sépara une première fois les Shawnee dont une partie se dirigea vers le Sud-Ouest vers le Missouri.
La portion de territoire qu'ils occupaient étant devenue la cible des colons américains, ils livrèrent une guerre continuelle contre les incursions des blancs affrontant l'armée américaine à la rivière Wabash, et Fallin timber. La défaite indienne consommée, le traité de Greenville en 1795 força les indiens à abandonner plus de terres et une partie d'entre eux se dirigèrent vers la rivière Wabash dans l'Indiana tandis que l'autre s'enfonçait plus amont dans l'Ohio. C'est durant cette période que Tecumseh émergea comme le leader Charismatique qu'il allait devenir.
La période de Tecumseh eut un considérable impact sur l'avenir des tribus de toute la région. Il tenta avec son frère Tenskwatawa de réunir les tribus du Nord-Est, du centre et du Sud dans une alliance, une confédération, afin de résister ensemble à la poussée colonisatrice des blancs. Se heurtant aux visées expansionnistes américaines l'affrontement était inévitable et la bataille de Tippecanoe en 1811 obligea Tecumseh à chercher l'alliance des Anglais.
Ci-contre guerriers Shawnee, il est bien sûr difficile de parler d'uniforme mais chaque étoffe, pièce de vêtement plume et peinture de guerre possède une signification particulière propre à chacune des grandes nations indiennes. Il faut garder à l'esprit que les amérindiens de l'Est de l'Amérique du Nord ne possédaient pas de langue écrite et que la multitude des tribus et des langues parlées obligeait les indiens à trouver des codes communs pour se faire comprendre entre eux. La peinture des corps et des visages remplit ce rôle en indiquant de manière précise les intentions ou l'histoire de son porteur.
En 1812 au déclenchement de la guerre, les Shawnee, Tecumseh et plus 3000 à 3500 guerriers se rangèrent aux côtés des Anglais. Après le succès de Fort Detroit en août 1812, l'ardeur des guerriers Shawnee s'émoussa lors des sièges sur la rivière Maumee (Forts Meigs et Stephenson) avant de s'effondrer après la bataille de Moranviantown. Les Shawnee ne participèrent jamais en masse aux affrontements et retournèrent très vite auprès des leurs dans l'Ohio, d'ailleurs une grande partie d'entre eux était restée neutre à l'égard du conflit anglo-américain.
La partie d'entre eux qui était restée dans le Missouri participa même aux côtés des colons à la lutte contre les raids des indiens du Nord.
Finalement l'ensemble de ces tribus, peu importe leur parti pris dans la guerre, fut forcé au déplacement vers l'Ouest à partir de 1831 en direction du Kansas et de l'Oklaoma.
ci-contre un guerrier Shawnee à la chasse en hiver. On retrouve les grandes cuissardes de peau très efficaces pour se protéger du froid et qui seront utilisées par les Français du Canada et tous les colons vivant à leur contact. Maîtres incontestés de la survie dans les régions froides, les Amérindiens ont certainement plus apporté aux premiers colons que l'inverse dans le cadre d'une adaptation intelligente à l' environnement local. Les armes à feu furent par contre très appréciées et servirent de monnaie d'échange dans les trocs ou pour conclure un traité. Les nations indiennes possédaient au fil du temps une collection hétéroclite de mousquets et de carabines glanés sur les champs de bataille ou cédés au gré des alliances avec les blancs.
guerrier shawnee en veste de peau et peinture de guerre ? sur le visage et les cheveux.
On connaît mal les significations réelles des peintures. L'histoire de ces peuples étant essentiellement orale, il n y a pas de trace écrite, hormis les descriptions faites par des blancs qui les ont vus (ou combattus).
La couleur utilisée pour le visage ou les cheveux a une signification. Le rouge était une couleur bénéfique comme le noir, mais pour d'autres tribus il pouvait signifier autre chose. En temps de guerre il signifiait la décision du guerrier et de son peuple d'affronter l'ennemi. Une sorte de confirmation que le chemin de la guerre avait été choisi et accepté. Le blanc était associé au deuil mais pouvait aussi signifier la paix ; associé aux couleurs de guerre il pouvait signifier la volonté de survivre au combat. Les dessins (rond, lignes droites ou non, pointillés, main...) évoquaient un souhait, un épisode de la vie du porteur, une intention, etc.
Les peintures de guerre (rouge et noir associées) étaient avant tout un message d'effroi adressé à l'ennemi, mais il pouvait être un don accordé au porteur comme le vert sous les yeux permettait de voir la nuit. La peinture ne se limitait pas au visage mais pouvait être appliquée sur tout le corps, les armes et, pour ceux qui en possédaient, les chevaux.
En tout état de cause afficher une couleur était un message codifié en fonction de certaines occasions, propre à être compris par une autre tribu.