9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 21:17

On parle souvent au 18ème et au 19ème siècles de la puissance de feu de l'infanterie anglaise, puissance obtenue à la fois par la combinaison d'un projectile légèremenet plus lourd que la moyenne et la disposition des tireurs. Le mousquet Brown bess tirait en effet un projectile de 18mm (calibre 0.71) contre 0.69 pour le Springfield ou Charleville français.

Du fait du poids plus important du projectile, la puissance d'arrêt de l'arme anglaise était plus forte, en outre la disposition en ligne sur deux rangs contre trois pour les Français (par exemple) augmentait le nombre de tireurs et donc la puissance de feu d'un tir de salve. Les Américains combattaient également sur deux rangs, leur maîtrise de la manoeuvre était de toute façon des plus limitées. A l'inverse de ce qui se faisait en Europe, en 1812, les Américains ignoraient le combat de la colonne par division ou par compagnie et lui préféraient le combat en ligne plus orienté vers le feu plutôt que vers le choc. Les Anglais préféraient également le feu au choc et combattaient de même.

Mais les Américains à la différence des Anglais utilisaient une munition particulière : la Buck and Ball.

 

Cette munition était en fait la combinaison d'une balle normale d'un calibre 0.69 à trois petite balles attachées à la balle principale et qui au départ du coup élargissaient la zone de dangerosité du tir (comme le ferait un tir de chevrotine) ; ainsi, ce n'est pas un mais 4 projectiles qui étaient tirés par les soldats américains. papieren%20buck%20and%20ball

 

ci-contre à droite : une Buck and Ball : elle se présentait sous la forme d'une cartouche de papier enserrant une balle du calibre 0.69 et de 3 petites balles situées juste devant. La puissance de cette arme a été exagérée par les Américains et déconsidérée par les Anglais. Son impact réel fut à rechercher entre les deux : si elle n'apportait pas une puissance supérieure, sa capacité à toucher plus facilement sa cible grâce à son champ d'action plus large était indéniable.

 

 

L'impact réel de cette munition fut limité car la puissance d'arrêt du tir était diminué par la perte de vitesse ballistique induite par une telle configuration et les petites balles n'avaient pas la puissance nécessaire pour infliger de graves blessures. Les Anglais n'ignoraient pas que leur ennemi utilisait de telles munitions mais préféraient croire à son inefficacité. Quant aux     Américains ils étaient de leur côté persuadés du bien-fondé de leur choix et utilisèrent longtemps cette munition (la guerre de sécession en 1861/65 vit une utilisation massive de cette munition).

Ce qui est sûr c'est que la probabilité de coup au but de la Buck and Ball était supérieure à celle du Brown Bess (qui en outre demeurait une arme médiocre, moins précise que le springfield). Les Américains utilisèrent bien sûr des balles normales mais furent les seuls à utiliser cette curieuse munition durant la guerre de 1812.

 

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