17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 10:54
une des rares représentations de la bataille de John Frost en 1847, on reconnait le general Jackson à cheval et la ville en arrière plan, les uniformes des soldats sont très fantaisistes et correspondent plus aux standards de l'US army dans les années 1830.

une des rares représentations de la bataille de John Frost en 1847, on reconnait le general Jackson à cheval et la ville en arrière plan, les uniformes des soldats sont très fantaisistes et correspondent plus aux standards de l'US army dans les années 1830.

Lors des actions qui se sont produites dans le sud des États-Unis et particulièrement dans la région Louisiane/Floride en 1814, l'on peut citer la prise de la ville de Pensacola par les forces américaines. Cette attaque qui s'inscrit dans le cadre des opérations du général Jackson vers la Louisiane visait a contrôler ce point stratégique important servant de base arrière pour les Anglais dans leurs opérations contre le golfe du Mexique. 

En 1814, la ville de Pensacola, située en Floride, est contrôlée par l'administration coloniale espagnole, alliée des Anglais, depuis l'invasion de l'Espagne par la France de napoléon. La ville comprenait environ un millier d'habitants et était protégée par deux sites fortifiés : le Fort San Miguel dans la ville et un autre sur l'ile de Santa rossa, le fort San Carlos. Bien qu'adoptant une position neutre vis a vis des États-Unis, l'Espagne voyait d'un œil inquiet la récente guerre entre les américains et les Anglais et les visées hégémoniques affichés par Washington. En conséquence, elle adopta une position de strict neutralité. Mais les autorités espagnoles de Floride acceptèrent l' offre d'assistance des anglais pour assurer la défense de la région contre d'éventuelles attaques, offre doublée d'une menace si le gouvernement local aidait de quelques manières que ce soit les américains dans la région.

Les anglais envoyèrent en aout 1814 un contingent de 200 Royal Marines et pouvaient disposer de la ville comme base logistique pour leur flotte dans le secteur ce qui désignait dès lors la ville de Pensacola comme un objectif militaire pour les Américains.

Jackson attaque le premier

La région avait déjà été agitée par la guerre contre les Creeks et après la victoire de Horseshoes Bend, le général Jackson ayant les mains libres, se tenait près a entreprendre d'autres actions contre les britanniques. Désireux d'éviter de déclencher une guerre avec l'Espagne, Washington envoya à Jackson des ordres dans ce sens, ordres qui arrivèrent trop tard, le bouillant général avait déjà quitté sa base arrière.

En effet, lorsqu'en 1814 les préparatifs Anglais contre la ville de la Nouvelle Orléans furent signalés aux Américains, le général Andrew Jackson décida d'entreprendre une action offensive dans le secteur avec pour principale mission de défendre la capitale de la Louisiane. Dans l'esprit du général américain, la défense de la ville passait par la capture la base utilisée par les anglais en Floride espagnole a savoir la ville de Pensacola. C'est donc sans ordres officiels que Jackson quitta la ville de Stockade en Alabama avec 4000 hommes de la milice et de troupes régulières et se dirigea en Novembre 1814 vers la Floride.

A Pensacola, en plus du petit contingent de troupes anglaises installé dans le Fort San Miguel, se trouvait de la milice basée au fort San Carlos pour assurer la défense de la ville, ainsi que d'un petit groupe d'indiens Creek. L'ensemble de cette force hétéroclite d'environ 700 hommes était commandé par le gouverneur Matéo Gonzalez Manriquez.

 

carte issue du site1776.org représentant la bataille

carte issue du site1776.org représentant la bataille

Arrivé aux portes de la Ville le 6 novembre, Jackson envoya un émissaire négocier une résolution pacifique avec les Espagnols leur demandant de faire évacuer la ville par les troupes anglaises. Mais ces derniers, tirèrent sur l'émissaire et les tentatives diplomatiques s’arrêtèrent là, L'assaut sur la ville fut décidé pour le lendemain. Jackson décida d'envoyer une force de 3000 hommes à l'assaut de la ville le long des plages pour éviter les tirs en provenance des forts. L'objectif principale de cette force était la ligne de défense qui défendait la ville occupée par la milice espagnole et une batterie d'artillerie jugée moins fiable que les forces anglaises.

Le combat fut bref, submergés par le nombre, les défenseurs espagnols lâchèrent prise et laissèrent les américains s'emparer des canons au prix de 7 tués et 11 blessés pour 15 pertes aux espagnols. Certains éléments espagnols se rendirent avant même le début du combat devant la trop forte disproportion de forces. Désireux d'éviter que la ville souffre davantage, le gouverneur Manriquez accepta de se rendre. de leur côté, les troupes anglaises voyant la situation leur échapper se retirèrent du fort San Miguel et réembarquèrent sur leurs navires ancrés dans la baie.

La bataille de Pensacola s’arrêtait là. Du point de vu tactique, l'engagement ne fut guère qu'une escarmouche mais les conséquences stratégiques furent très importantes, Avec un cout très limité, Jakson s'assurait bien plus de chances de succès dans sa mission initiale en Louisiane tout en assainissant la situation diplomatique compliquée de cette région.

La coopération anglo-espagnole fut mis à mal après ce revers, le comportement des anglais vis a vis de leur alliés Espagnols n'aidant en rien a assurer des liens de confiance mutuel . Bien que ne représentant qu'une faible menace, les Espagnols n'étaient plus en mesure de causer du tort a l'intervention américaine et les anglais avait perdu une base logistique importante et permettait à Jackson de continuer sa manœuvre pour la protection de la Louisiane avec un flanc ouest désormais sûr.

Pensacola et le reste de la Floride, passeront sous souveraineté américaine en 1819

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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 12:46
Le combat de Conjocta Creek 3 août 1814
"Horatius at the Bridge" peinture de Thomas Babington, on remarque les planches enlevées sur le pont
"Horatius at the Bridge" peinture de Thomas Babington, on remarque les planches enlevées sur le pont

Le combat de Conjocta Creek, connu aussi sous le combat de Scajaquada Creek, fait partie intégrante de la campagne qui se déroula dans le Niagara en 1814 et qui vit la dernière tentative américaine d'invasion du Haut Canada. Après un succès à Fort Erié, les Américains remportèrent une éclatante victoire à Chippawa le 5 juillet 1814 en battant les meilleures troupes anglaises disponibles dans la région. S'en est suivie une série de mouvements et contre-mouvements vers le nord puis le sud qui aboutirent à la deuxième grande rencontre de cette campagne à Lundy' Lane le 25 juillet 1814. Cette bataille qui fut un sanglant match nul mit néanmoins un terme aux ambitions américaines de prendre la région située autour de fort George. Les Américains se replièrent vers le Fort Érié pour se réapprovisionner et tenter une nouvelle incursion vers le nord. Les Anglais ne leur laissèrent pas de répit et entamèrent le siège de la position grâce aux renforts qu'ils avaient reçus et qui faisaient défaut aux Américains. Mais la position américaine était forte et le général anglais Drummond réalisa qu'il était peut-être préférable de forcer les Américains à la retraite en leur coupant leur approvisionnement plutôt que de tenter un assaut direct. C'est dans ce but qu'il imagina une attaque sur les dépôts de Black Rock et Buffalo qui servaient de base logistique aux troupes américaines du secteur et qui étaient situés sur la rive opposée.

Le raid

Drummond confia environ 600 hommes du 41st regiment of foot, les compagnies légères du 104th et du 89th regiment of foot 1 au colonel John Tucker, un mauvais choix. Tucker prompt à la querelle pour n'importe quelle raison était un piètre tacticien et entama son raid sans précautions particulières de telle sorte que les mouvements et préparatifs anglais étaient épiés depuis la rive opposée par des éclaireurs américains. Connaissant les risques que couraient leur dépôt, la milice de Buffalo 2 et le 1st regiment of rifle avaient déployé des patrouilles pour s'assurer qu'aucune troupe ennemie ne tente de traverser le fleuve pour les attaquer, sage précaution. En effet, informé par ses hommes qui surveillaient les Anglais, le major Lodowick Morgan du 1st regiment of Rifle suspectait un raid britannique dans son secteur et prépara ses soldats d'élite ainsi que 80 volontaires du Kentucky et leurs fusils rayés à établir une ligne défensive lorsque l'ennemi se déciderait à traverser le fleuve. Ces derniers entamèrent finalement leur attaque à Conjocta Creek où les Américains, attentisf, les attendaient de pied ferme avec leurs carabines rayées, l'arme idéale pour une embuscade. Pour traverser la rivière qui séparait les deux rives, se trouvait un pont de bois dont les Américains avaient saboté le plancher pour ralentir les Anglais.

1 le Lieutenant Colonel Tucker commandait le 41st Foot ainsi que des éléments du Royal Marine Artillery et un peloton du 100th Regiment of Foot à l'ouverture de la campagne.

2 Des éléments du 1st et du 15th regiment of US infantry étaient en poste à Buffalo et à Black Rock mais il semble que seuls les rifles et les volontaires du Kentucky prirent part au combat.

les rifles dans leur tenue de chasse verte, très efficace en forêt. Par Don Troiani
les rifles dans leur tenue de chasse verte, très efficace en forêt. Par Don Troiani

La colonne ennemie qui progressait lentement vers le pont et qui n’avança qu'à la lueur du jour, n'était pas précédée par des éléments de tirailleurs comme c'était la coutume pour justement prévenir toute embuscade. Tucker avait dans l'idée de lancer une compagnie dans une charge à la baïonnette pour s'emparer du pont, soutenue par le feu du reste de ses hommes. Les Anglais arrivèrent à portée des armes rayées des Américains et soudain furent assaillis par une première volée qui semblait surgir de nulle part. Les rifles américains, tireurs précis firent déjà des premières victimes dans la tête de colonne ennemie sans que les Anglais puissent riposter efficacement. Le 41st fut atteint de plein fouet et ses hommes se déployèrent dans un chaos total pour faire face au feu des riflemen. Les Américains ainsi postés avaient tout le loisir d'abattre les hommes qui s'approchaient du pont tout en étant relativement à l'abri car leur portée de tir était de plus du double de celle de leurs ennemis. Ils se déployèrent également en ligne donnant à l'affrontement l'aspect d'un duel entre deux lignes de troupes. Par deux fois les Anglais tentèrent de se ruer baïonnette baissée sur le pont et par deux fois furent repoussés. Tucker envoya bien des hommes tenter de réparer une partie du pont sous le feu ennemi mais cette courageuse tentative n'avait que peu de chance d'aboutir sous le feu des fusils rayés. Des témoins racontèrent que la rivière s'était teintée de rouge à cause des pertes anglaises et que de nombreux blessés et morts furent entraînés par le courant jusque vers les chutes du Niagara.

Des chaloupes ramenaient sur la rive canadienne les blessés anglais tandis que le combat faisait rage autour du pont de Conjocta. L'échange de tir durait depuis plus d'une heure quand les Anglais renoncèrent finalement à leur attaque. Ils se replièrent laissant 12 tués, 17 blessés et 4 portés disparus sur le terrain (ce qui semble minimiser l'histoire de la rivière ensanglantée). Les rifles américains de leur côté n'avaient eu à déplorer qu'une perte de 2 tués et 8 blessés. Mogan et ses hommes exultèrent, ils avaenit vaincu une force trois fois supérieure. Pour les hommes en vert, cette bataille ne faisait qu'ajouter encore plus de crédit à leur très haute réputation et ils devaient à la fin du conflit détenir un des, si ce n'est, le meilleur état de service de toute l'armée américaine.

De leur côté, les Anglais après cet échec voyaient leurs options diminuer pour s'emparer du Fort Erié. Drummond entra dans une grande fureur contre son subalterne le colonel Tucker pour son échec uniquement dû , selon lui, à ses erreurs de commandement. "Le meilleur châtiment pour un soldat qui manque à son devoir est la mort" clame-t-il. Drummond semblait manquer cruellement de clairvoyance devant le courage dont fit preuve Tucker au combat malgré ses erreurs de jugement. Quoi qu'il en soit cet échec obligea les Anglais à tenter la carte de l'assaut direct sur le Fort Erié le 13 août 1814. Ce fut un nouveau et sanglant désastre pour les tuniques rouges qui leur coûta plus de 500 hommes supplémentaires dans une spectaculaire attaque de nuit. Le petit combat de Conjocta Creek eut donc des répercussions plus importantes sur la suite de la campagne que l'on aurait pu le croire au premier abord.

illustration de Doreen Deboth représentant les Rifles au combat

illustration de Doreen Deboth représentant les Rifles au combat

Liens:

une évocation détaillée de la bataille:

http://buffalorising.com/2014/09/lodowick-at-the-bridge-the-battle-of-scajaquada-creek-august-3-1814/

"Niagara 1814" Campaign OSPREY n° 209 de John LATIMER concis et très détaillé, une approche claire de la campagne de 1814 dans le Niagara.

"Green Coats and Glory the united states regiment of Riflemen" de John C Fredericsen pour tout savoir sur le régiment des rifles.

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28 août 2015 5 28 /08 /août /2015 16:15
La bataille de Craney Island 22 juin 1813

Contexte

La flotte Anglaise en opération sur la façade atlantique des États-Unis avait pour mission principale de maintenir un blocus imperméable des côtes américaines afin d'empêcher le commerce maritime américain d'avoir lieu et de contraindre la petite US navy à rester dans ses ports. Cette opération navale majeure à été mise en place dès février 1813 (voir : http://history-uniforms.over-blog.com/article-les-raids-cotiers-de-la-royal-navy-durant-la-guerre-de-1812-113917095.html ) Les troupes navales britanniques qui ont déjà opéré de nombreux raids destructeurs le long de la rivière James et se dirigeaient vers la rivière Elisabeth et son important port militaire : Norfolk. Chez les américains la panique provoquée par ces attaques était bien réelle, de Richmond à Norfolk, tous les habitants vivants près des cours d'eau importants se sentaient menacés, les navires de commerce, de pêche étant autant de cibles potentiels ainsi que tous les dépôts de fournitures quels qu'ils soient.

L'attaque anglaise

L'ile de Craney est située au nord-ouest de la ville de Norfolk, elle est à l'embouchure de la rivière Elisabeth et oblige tout agresseur naval potentiel qui se dirigerait vers Norfolk à passer devant. Norfolk est un chantier naval où sont construit quelque unes des unités les plus lourdes de l'US Navy. Au moment de l'attaque, le port militaire abrite la frégate USS Constellation une des six super frégates américaines qui ont déjà causé pas mal de tort à la flotte de guerre anglaise. Cela les Anglais le savaient bien et avaient mis en tête de leur liste d'objectifs à détruire toutes les frégates lourdes de l'US Navy depuis les humiliations que l'USS constitution avait fait subir à la Royal Navy. L'avance de la flotte de guerre ennemie ne laissait à ce moment là aucun doute quand à la prochaine cible. Les troupes américaines présentes dans le secteur furent donc mise sur le pied de guerre pour s'opposer à un éventuels débarquement. Sous les ordres du général de brigade de la milice Robert Barraud Taylor, l'Ile de Craney fut fortifiée avec des batteries protégées par des remblais de terre. plusieurs centaines de miliciens assuraient la défense du secteur ainsi que 150 marins expérimentés du USS Constellation qui servaient les pièces d'artillerie. Une quinzaine de US marines, des soldats réguliers de Fort Norfolk et des artilleurs de milice de Portsmouth armaient 3 pièces lourdes débarquées de la frégate ainsi que 4 canons de 6 livres et constituèrent la batterie de Craney. Les miliciens comportaient également des fusiliers de Hampton et de l'ile de Wight. Malgré ces préparatifs, les hommes n'avaient pas grande confiance dans leur capacité à résister à l'assaut anglais d'autant plus que jamais encore la milice n'avait tentée ni surtout réussie à s'opposer aux troupes anglaises qui débarquaient sur les côtes de Virginie. La veille de l'attaque de la Royal Navy, les miliciens américains étaient même sur le point d'abandonner le poste qu'ils avaient à peine fini d'installer. Le lendemain, 22 juin 1813, la flotte britannique était arrivée.

Ce n'était pas moins de 22 navires de guerre de la Royal Navy qui se présentèrent à l'embouchure de la rivière Élisabeth. Rapidement un grand nombre de navires à rame embarquant 2500 Royal Marines, Marins, soldats du 102th regiment of Foot, soldats de la compagnie étrangère et une batterie de roquettes Congrève approchèrent des rives. L'ensemble du dispositif étant sous les ordres du Colonel Thomas Sydney Beckwith. Un gros détachement du 102th foot débarqua sur le continent à l'ouest de l'ile et se rapprocha pour faire face à la petite ile de Craney et à sa batterie. Les Anglais constatèrent qu'ils leur était impossible de franchir la petite distance qui les séparaient de l'ile à marée haute et durent entamer les opérations sans pouvoir s'approcher. L'attaque principale devant venir du nord, la force débarquée à l'ouest devait soutenir cette dernière, distraire le tir des canons américains et tenter dès que possible un assaut quand la marée le permettrai. Smith, constatant que ses troupes à l'ouest ne pouvaient pas avancer, ordonna à la batterie de roquette positionnée près d'une maison, d'ouvrir le feu sur la batterie américaine clairement identifié par sa bannière étoilée. Comme à leur habitude, les fusées congrève ratèrent leur cible mais reçurent en retour un feu vif de l'artillerie américaine qui força les artilleurs anglais a chercher un abris. Le 102th foot proche de la batterie de fusée, subit également le tir de la batterie de Craney Island qui leur causa des pertes sensibles. Les anglais eurent une dizaine de mort sur ce côté-ci de l'ile. Depuis le nord Les Royal Marines et la compagnie indépendante étrangère tentèrent une approche par la mer mais sans aucun soutient et sans que les troupes qui avaient débarquées à l'ouest n'aient une quelconque influence sur la bataille. Tout se passa mal pour eux, une des barques de la compagnie étrangère s'échoua face aux tireurs américains et son équipage fut massacré malgré une demande de reddition. Le reste de la cinquantaine de barques attaquèrent à leur tour, à leur tête juché sur le Centipède, une barque d'un beau vert appartenant au navire amiral de la flotte anglaise, un capitaine de la Navy haut en couleur qui était ni plus ni moins que le fils illégitime du roi George III : John Martin Hanchette. On raconte que Hanchette se serait "enroulé" dans le drapeau anglais pour inspirer ses hommes. Malheureusement pour lui, sa barque s'échoua à 200 mètres de la rive et fut immédiatement prise à partie par les tireurs américains et traversé par un boulet. Hanchette fut le premier à tomber tandis que ses hommes tentaient désespérément de se sortir de ce mauvais pas. Ce fut dès lors l'enfer pour les anglais qui furent fauchés par dizaine, le nombre de pertes exacte est difficile a déterminer, le Lieutenant-colonel Charles Napier, présent ce jour là, affirme que 71 de ses hommes furent tués ou blessés. Comprenant qu'il serait impossible à la force expéditionnaire anglaise de forcer les défenses américaines par mer ou par terre sans subir de lourdes pertes, les troupes britanniques firent demi tour et réembarquèrent sur leurs navires. L'attaque de Norfolk fut un échec complet.

cette exceptionnelle carte de marine de 1813 récemment rédecouverte, montre les défenses de l'ile                                           (proprièté de la Duke university)

cette exceptionnelle carte de marine de 1813 récemment rédecouverte, montre les défenses de l'ile (proprièté de la Duke university)

Aujourd'hui l'ile de Craney n'en n'est plus une, elle est rattachée au continent (Google Map)

Aujourd'hui l'ile de Craney n'en n'est plus une, elle est rattachée au continent (Google Map)

bilan

Pour les américain il est simple, aucun homme ne fut atteint par le tir anglais pour la simple raison qu'a part les fusées Congrève, les troupes anglais ne furent jamais assez prêt pour utiliser leurs armes. Mais plus important la bataille de Craney Island était la première victoire de la milice américaine contre les forces expérimentées de la Royal Navy qui ce jour là avaient très largement sous-estimé la difficulté de la tâche et n'insistèrent pas beaucoup.

Pour les Anglais les pertes avaient été lourdes même si elles ne sont pas connue de manière exacte on peut supposer qu'une centaine d'hommes fut blessés ou tués, la compagnie indépendante étrangère qui eut 17 tués ce jour là ce vengerai dans des conditions terribles lors de l'attaque d'Hampton quelques jours plus tard. Craney Island sonnait comme un signal d'alarme, les américains ne se laisseraient pas toujours faire lors des raids, les Anglais devraient faire preuve de plus de prudence à l'avenir pour éviter de tomber sur un autre point dur, d'autant plus que la victoire américaine allait renforcer la détermination des habitants de la côte et multiplier les tentatives de résistance.

Liens et sources:

Livres:

Roosevelth Theodore " the naval war of 1812"

George Christopher "terror on the chesapeake, the war of 1812 on the bay"

Sheads Scott "The Chesapeake campaigns 1813-1815"

Liens internets:

Stars and Stripes:

http://www.stripes.com/news/us/war-of-1812-an-american-surprise-at-craney-island-1.227107

la carte du capitaine Robert Barrie:

http://www.dailypress.com/features/history/our-story/dp-new-old-map-of-the-battle-of-craney-island-20130613-post.html

archives de Norfolk:

http://www.archives.gov/publications/prologue/2013/spring/norfolk.pdf

Washington intelligence newspaper

http://www.ldrb.ca/pages/books/2859/newspaper/war-of-1812-battle-of-craney-island-virginia-1813-july-10-1813-washington-national-intelligencer

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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 16:39
Les combats navals de l'année 1813

1812 avait été une année test pour l’US navy, elle ne pouvait espérer rivaliser avec son imposant adversaire mais au moins tenter de vaincre dans des combats isolés, les unités les moins importantes de la Royal Navy. Les victoires du USS Constitution et de la frégate USS President avaient été un choc pour la marine anglaise qui avait perdu 3 frégates dans des combats singuliers où les navires américains d’une classe apparemment semblable s’étaient montrés supérieurs à ceux des Anglais. Mais la marine de guerre anglaise demeurait la plus puissante du monde et elle commençait à faire sentir cette puissance dès janvier 1813 en instaurant le blocus des côtes américaines du Delaware, Maryland et New Jersey. Les ports comme Baltimore voyaient leur activité maritime fortement ralentie, les navires de commerce comme les navires de guerre ne pouvaient plus sortir en mer sans risquer de se faire attaquer et la menace que faisaient peser les corsaires américains s’estompait aussi. Le célèbre USS Constitution passa une grande partie de l’année bloqué au port par la croisière anglaise et ne put effectuer de sortie. A l'opposé, l’USS Argus alla marauder dans les eaux anglaises et s’empara de 19 navires marchands ennemis avant de se faire capturer à son tour par le HMS Pelican le 14 août.

L’USS Viper fut capturé par le HMS Narcissus le 17 janvier, Le USS Chesapeake, la frégate de l’affaire Chesapeake de 1807, fut attaqué et capturé par la frégate HMS Shanon. Le navire américain n’était pas de la classe du USS Constitution et l’essentiel de son artillerie embarquée était composé de caronades et de pièces à courte portée ; son équipage était peu entraîné. Le navire anglais, lui, possédait une artillerie à l’allonge plus importante et était bien mieux servi. Le combat fut à sens unique, le navire anglais martelant l’américain sans lui laisser une chance de répondre avant de l’aborder. 148 Américains et 83 Anglais furent tués ou blessés dans le combat, le navire américain emmené à Halifax. La frégate USS Essex s’en prit à l’industrie baleinière anglaise dans le Pacifique Sud. Les corsaires très actifs malgré le blocus avaient rendu la sécurité des navires marchands impossible et forcé les Anglais à recourir au système des convois. On estime à près de 1344 navires capturés par les 526 corsaires américains déclarés et 165 par l’US Navy ; de leur côté les Anglais capturèrent 1400 navires marchands, 148 navires corsaires et presque la moitié des navires marchands anglais capturés furent repris. Ramener une prise à bon port était aussi difficile que sa capture tant le blocus anglais était dur à franchir. Un des plus célèbres corsaires américains fut le « Chasseur » du capitaine Thomas Boyle qui ne fit pas moins de 53 prises et gagna plus d’1 million de dollars à la revente.

Le blocus anglais s’étendit en mars 1813 et inclut Port Royal, Savannah, Charleston, et New York. Près de 20 navires furent affectés à cette tâche au début du conflit, le blocus monopolisera plus de 135 bateaux à la fin de la guerre. Curieusement les territoires de Nouvelle-Angleterre étaient épargnés par le blocus et ce pour deux raisons : ces états ont toujours affiché leur hostilité à la guerre avec l’Angleterre pour une raison simple, la Grande-Bretagne était un des ses clients privilégiés à l'exportation et si on se basait sur ce qu'il se passait en Europe, un conflit avec celle-ci risquait d'amener la Royal Navy au large des côtes américaines pour étouffer économiquement le pays. La deuxième raison est qu'en dépit de l'état de guerre entre les États-Unis et l'Angleterre, le commerce maritime continuait d'avoir lieu à partir des côtes de Nouvelle-Angleterre vers les Britanniques. Mais la Grande-Bretagne y trouvait son compte puisque l’armée de Wellington en Espagne dépendait pour ses approvisionnements en grain, des exportations des états de Nouvelle-Angleterre qui lui fournissaient cette marchandise et l’expédiaient avec l’aval de la Royal Navy. Comble du paradoxe, la marine de guerre anglaise fournissait en plus une escorte aux bateaux marchands américains qui commerçaient depuis la Nouvelle-Angleterre. L’attitude de ces états pouvait passer au mieux pour de la contrebande au pire pour de la haute trahison.

Avec la chute de Napoléon en avril 1814, les problèmes d’approvisionnement de l’armée anglaise en Espagne disparurent et avec eux la nécessité d’épargner la Nouvelle-Angleterre d'un blocus naval.
D'ailleurs ce blocus devenait de plus en plus efficace, entre 1811 et 1814, les exportations américaines passèrent de 114 millions de dollars à 20 millions. Les taxes douanières qui finançaient une part de l’effort de guerre et dont le taux doublera pendant le conflit, verront leurs revenus passer de 13 millions à 6 millions de dollars. La perte des voies maritimes américaines dont dépendaient beaucoup des échanges internes du pays, obligea ces derniers à trouver d’autres voies terrestres ce qui augmentera les coûts de transport. Le commerce international anglais lui ne connut pas ce genre de problème et vit ses gains passer de 91 millions de dollars à 152 millions.

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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 16:23
Les combats navals de l'année 1812

Après les déconvenues américaines sur terre, une lueur d'optimisme vint de la flotte américaine qui pourtant ne laissait pas présager d'un éventuel succès tant son adversaire était formidable. La guerre navale se résumait à deux choses pour les Américains : menacer le commerce anglais et ses flux logistiques au moyen des unités de l'US Navy et des corsaires. Protéger les navires commerciaux américains des attaques de la Royal Navy. Il n'était aucunement question de se livrer à des combats d'escadres car opposer une flotte de 16 navires de guerre aux 1048 unités de la Royal Navy était une aberration.
L'US Navy ne disposait en tout et pour tout que de 6 frégates et plusieurs unités plus petites des bricks, corvettes et avisos. Aucun de ces bateaux ne pouvait rivaliser en mer avec un vaisseau de ligne de 74 canons qui était l'épine dorsale de la flotte anglaise. Pour l'heure, la Royal Navy était occupée à maintenir le blocus des côtes européennes contre Napoléon tout en menaçant ses intérêts outre-atlantique. La flotte française vaincue à Trafalgar restait néanmoins dangereuse et disposait de navires importants capables de donner du fil à retordre aux Britanniques. Les corsaires français ravageaient la flotte commerciale anglaise et Londres n'était pas encore tout à fait disposé à établir un dispositif similaire au blocus européen sur les côtes américaines. Cependant, très tôt dans le conflit, de telles dispositions furent prises et un semblant de contrôle des côtes de l'Amérique du Nord se mettait en place. Il demeurait néanmoins très lâche et ne concernait en janvier 1813 que les côtes du Delaware, New Jersey et du Maryland. Les bateaux américains avaient donc toute liberté pour le moment pour opérer sur les mers du globe.
Le 16 juillet, l’USS Nautilus était capturé par les Anglais sans combat tandis que l’USS Constitution se voyait pourchasser par une flottille de la Royal Navy dont un navire de 74 canons. Le navire américain de 54 canons réussit à s'échapper par une audacieuse manœuvre et commença une croisière qui allait entrer dans la légende maritime. Le 3 juillet, le USS Essex quitta New York et entama une croisière qui allait l'amener à affronter un convoi transportant des troupes vers Québec et escorté par le HMS Minerva. Le combat s'engagea mais seul un transport fut mis hors d'état.
Le 13 juillet, le navire américain affrontait le sloop, HMS Alert, qu'il vainquit en 8 minutes puis rentra à New York après avoir capturé ou détruit 10 navires et capturé 423 hommes. Quant à l’USS Constitution, le 2 août après avoir échappé à la Royal Navy, il poursuivit sa mission et se dirigea vers Boston. En chemin il croisa la route d'un corsaire américain qui lui indiqua la présence non loin de lui du HMS Guerrière, une frégate anglaise de 38 canons qui s'était déjà illustrée contre des navires américains. La prenant immédiatement en chasse, l’USS Constitution la rattrapa le 19 août et le combat s'engagea. Mieux manœuvré et d’une puissance de feu supérieure, le navire américain ne tarda pas à placer plusieurs coups au but. La frégate anglaise, plus ancienne, moins bien manœuvrée et surtout possédant un feu moins efficace fut rapidement dominée. Le Constitution envoya des bordées ravageuses brisant ses mâts et détruisant ses canons transformant la frégate anglaise en épave. Finalement le commandant anglais, le Captain Dacres, accepta de se rendre à son homologue américain, le Captain Isaac Hull. Le navire anglais qui coulait fut vidé de ses membres d’équipage qui furent transférés sur le Constitution. La bataille avait coûté 14 tués et blessé aux Américains et 93 aux Anglais plus 257 prisonniers.
La victoire de l’USS Constitution, première d’une longue série, fut une véritable bouffée d'oxygène pour les Américains qui avaient enregistré des désastres militaires à Detroit et Fort Dearborn. Outre le fait de remonter le moral de l'armée des États-Unis, cet affrontement fut un véritable choc pour la Royal Navy qui en 20 ans de guerre n'avait enregistré que 5 défaites sur 200 engagements et toutes face à un ennemi supérieur. Mais là ce fut un engagement d'une frégate contre une autre.
Cependant la frégate américaine Constitution, comme ses « sister ship » Président et United States, était plus lourdement armée et surtout possédait un équipage plus nombreux et de meilleure qualité. Le HMS Guerrière était un vieux navire français capturé par les Anglais. Les navires américains de la classe du Constitution était supérieurement construits, armés et manœuvrés. La marine anglaise de son côté était à flux tendu entre les missions de blocus en Europe puis aux États-Unis, la guerre contre la marine française qui disposait encore de nombreuses unités et la protection des convois contre les nombreux corsaires français et américains. Le manque d'effectif patent, cause de l'enrôlement forcé, faisait que la qualité et la quantité des marins à bord des navires de la Royal Navy était en baisse. Le 13 octobre le sloop USS Wasp partit du Delaware, captura le brick HMS Frolic mais ne put ramener sa prise au port puisque le navire américain tomba sur le HMS Poitiers navire de ligne de 74 canons qui ne laissa aucune chance au bateau américain et le captura ainsi que le Frolic.
Le 8 octobre une flottille américaine sous les ordres du Commodore Rodgers quitta Boston. Elle comprenait les frégates USS President et United States, le Congress et l'Argus. Ce dernier fit une chasse en solitaire et captura 6 navires marchands mais lui aussi fut pourchassé par un escadron de la Royal Navy. Le reste de la flottille affronta sans succès la frégate HMS Nymphe et plus tard sur les grands bancs de Terre Neuve, la frégate HMS Galatea, là encore sans plus de succès.
Finalement la flottille rentra à Boston après avoir capturé 9 navires de faible valeur. Mais 4 jours auparavant, le commodore Decatur, célèbre marin américain qui s'était fait remarquer dans l'attaque surprise sur Tripoli, avait amené sa frégate USS United States contre la frégate HMS Macedonian. Cette dernière était construite en chêne et de fabrication récente mais 1 heure et demie plus tard et avec une centaine d'impacts dans sa coque, le navire anglais fut réduit à l’état de ponton flottant, une grande partie de ses 307 hommes d'équipage morts ou blessés. Encore une fois les frégates lourdes américaines avaient démontré leur supériorité dans tous les domaines sur leurs homologues anglais. Le 29 décembre, La frégate HMS Java eut le malheur de croiser à son tour l’USS Constitution qui ne fit qu'une bouchée de son adversaire et au prix de 12 morts et 22 blessés mit hors de combat 150 marins ennemis. Les dégâts comparativement légers subis par le Constitution lui forgèrent un nom de légende : celui de « Old Ironside » : vieux flanc de fer.

La situation sur les grands Lacs
Sur les grands lacs et particulièrement le lac Ontario, les deux chefs de flottille Chauncey et Yeo jouaient au chat et à la souris, soucieux d’éviter toute confrontation qui dégénérerait en bataille navale, envoyaient leurs grosses unités chasser les navires ennemis isolés. Ainsi le 6 novembre une flottille américaine de 7 navires pourchassa les HMS Charlotte, Prince Regent et Duke of Gloucester jusque dans le port de Kingston et le 9 novembre une bataille s’engagea. Le HMS Royal George était à l’ancrage et s’était placé sous la protection d’une batterie d’artillerie côtière. Pendant 45 minutes les navires américains pilonnèrent les bateaux anglais à l'ancre et subirent le feu des batteries de la ville. La ville de Kingston, surprise, croyait à une invasion alors qu’il ne s’agissait que d’un raid et avait mis toute la milice sur le pied de guerre. Finalement Chauncey se retira sans avoir détruit les bateaux anglais et mit le port sous blocus jusqu’à l’hiver.

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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 21:27

Niagara

La campagne du Niagara constitue la dernière tentative des américains pour prendre pied sur le territoire du Haut Canada de la guerre de 1812. Elle se joue dans le contexte des négociations de Gand en Belgique qui stagnent car les deux délégations attendent des succès notables de la part de leurs armées respectives pour faire pencher la balance en leur faveur.

La campagne du Niagara était vue comme l'opération de la dernière chance pour les Américains. L'envoi des renforts en provenance d'Europe, que l'abdication de Napoléon permettait, risquait de compromettre gravement les chances de victoire américaine. Mais les négociations entamées en Belgique pouvaient encore tourner à l'avantage des Américains si ces derniers réussissaient à capturer une partie importante du Haut Canada.

Dans cette optique, la péninsule du Niagara fut choisie pour être la cible de l'invasion et notamment le fort George qui commandait son embouchure nord. A cet effet, les Américains sous les ordres du général Brown, allaient minutieusement préparer leurs troupes d'invasion. Pour cette mission il chargea un de ses meilleurs subordonnées : le général Winfield Scott de s'acquitter de cette tache. Après s’être installés près de la ville de Buffalo, Scott fit construire un camp d’entraînement à Flint Hill.
A la mi-avril, dès la fonte des neiges,  commença un des plus durs entraînements que l’armée américaine eut à subir de toute la guerre. Bien que ses soldats soient des vétérans, Scott allait leur faire exécuter pendant des semaines toutes les manœuvres que le manuel préconisait, quotidiennement, afin de les affûter au mieux et ce jusqu’à 10 heures par jour ; les troupes de Scott allaient acquérir une grande discipline tactique et devenir dès lors l'armée la plus efficace que les États-Unis aient jamais connue.
N'ayant pu leur fournir le nouvel uniforme bleu, il leur fit mettre à la place la veste  grise réservée à la vie en cantonnement. Ces uniformes gris allaient devenir le symbole de la brigade du général Scott et une des plus grandes gloires militaires américaines.

L'invasion commença en juillet 1814 avec la capture du fort Érié qui surveillait l'embouchure Sud de la péninsule du Niagara. Lorsque les barques transportant les 3500 hommes de la division ainsi que leur matériel voguèrent vers la rive canadienne, les sentinelles anglaises présentes ne purent que tirer quelques coups de feu avant de partir prévenir le major Buck qui commandait le Fort Crié. Défendu par 137 hommes, le fort livra un combat d’honneur avant de se rendre. L’invasion commençait sous les meilleurs auspices et peu après la capture du fort Érié, le général Brown ordonna au général Winfield Scott, de progresser vers le nord en direction de Queenston. Les unités de la  Brigade de Scott se dirigèrent donc vers le nord le long du fleuve Niagara et se heurtèrent à l'avant-garde ennemie.


Le général anglais Riall avait ordonné au colonel Thomas Pearson d'effectuer une reconnaissance en force de l'avant-garde américaine et le 4 juillet, Anglais et Américains se heurtèrent près de Street's Creek. Les Anglais en sous-nombre firent une charge de cavalerie avec les dragons légers sur un régiment américain qui les repoussa calmement par son feu.Après un bref échange d'artillerie, les Anglais se retirèrent et Scott s'installa pour la nuit non loin de la rivière Chippewa.
Le 5 juillet au matin, les Anglais sous le commandement du général Riall envoyèrent des tirailleurs et des indiens dans les bois pour harceler le camp américain. Le général Brown, excédé par les tirs des troupes légères ennemies, ordonna de les chasser de la forêt. Après un sauvage combat au corps à corps, les troupes anglo-canadiennes se replièrent devant les troupes américaines. Une fois le flanc gauche des Américains sécurisé, Scott put reprendre son mouvement vers le nord. Le général anglais Riall, ignorant tout de l'avancée de Scott, décida d'envoyer ses troupes le long de la berge pour une attaque frontale des troupes américaines. Les réguliers anglais arrivèrent sur le champ de bataille en colonne puis se déployèrent en ligne. Riall, chassant à son tour les tirailleurs américains, se trouva face à face avec la brigade du général Scott dont la couleur des uniformes gris des soldats américains le persuada de n'avoir affaire qu'à de la milice (curieux clin d'œil de l'histoire car les Américains avaient commis le même impair à Crysler’s Farm où ils avaient confondu des troupes régulières anglaises avec de la milice canadienne à cause de leurs manteaux gris). Mais sous le feu de l'artillerie anglaise, la brigade de Scott se déploya comme à la parade et mit ses propres pièces en place. Rapidement, Riall réalisa qu'il avait affaire à des soldats d'une autre trempe que de simples miliciens et selon la légende s'écria « those are regulars by god » (mais ce sont des soldats de métier bon dieu) bien qu’il semble qu’aucun témoin anglais n’ait entendu le général anglais prononcer ces mots.
La bataille de Chippawa ou « Chippewa » commença.


Les 9th, 22th et 25th US regiment se déployèrent en ligne et ouvrirent un feu d'enfer sur les régiments anglais. Ces derniers disposaient du 1st, du 8th et du 100th foot ainsi que de quelques pièces d'artillerie de 24 et 6 livres. Les Anglais se déployèrent également en ligne et subirent le feu précis des canons américains et de l'infanterie de Scott.
Pendant une demi-heure les deux lignes rouge et grise se fusillèrent mutuellement. Les soldats réguliers américains comme les Anglais pouvaient délivrer deux tirs par minute et à ce rythme les Américains se montrèrent plus rapides et plus précis. Le 25th US infantry effectua une manœuvre de débordement sur le flanc gauche et prit toute la ligne anglaise en enfilade. Les canons anglais dépassés par les artilleurs américains étaient moins efficaces et finalement la position devenant intenable pour les Anglais, l'ensemble de leurs lignes fut mis en déroute et les Américains se lancèrent à la charge. Pour la première fois de la guerre des vétérans anglais furent battus par des réguliers américains sur un terrain ouvert. Ils furent surclassés tant par le feu que par la rapidité de manœuvre des troupiers de la brigade de Scott qui montrèrent ce jour-là tous les bienfaits de leur entraînement quotidien effectué dans le camp de Buffalo quelques semaines plus tôt.
Les pertes furent de 330 morts, blessés et disparus pour les Américains et de 550 pour les Anglais.

La victoire tactique indéniable de l'armée américaine ne mettait pas un terme à la campagne. Bien que battue, l'armée anglaise battit en retraite en bon ordre et put se regrouper.
Les troupes américaines étaient en mesure de poursuivre leur progression vers le nord et vers leur objectif, fort George. Les Anglais qui venaient d’être vaincus pour la première fois dans un combat classique par les troupiers américains allaient se montrer moins méprisants lorsqu’ils croiseraient les uniformes gris de la « Scott’s Brigade » et cette nouvelle rencontre n’allait pas tarder à avoir lieu.
Plusieurs jours après la bataille, les Américain reconstruisirent le pont sur la rivière Chippewa et progressèrent vers le Nord. Jacob Brown espérait voir arriver la flottille du lac Ontario qui devait amener des renforts et surtout le matériel lourd dont des canons pour mener à bien le siège de fort George. Pendant presque deux semaines, il attendit un signe de l’amiral Chauncey. Mais ce dernier était plus concerné par le sort de sa flotte et refusa tout net d’aider les troupes à pied américaines, hypothéquant grandement les chances de succès de la campagne. Sans les canons lourds, Brown avait peu de chance de capturer Fort George et il tenta, en s’approchant du fort anglais, de faire sortir la garnison pour livrer un combat classique.
Mais les Anglais ne bougèrent pas, d’autant plus que les renforts en provenance de York arrivaient. Le général Gordon Drummond, arrivé le 25 juillet, prit le commandement des forces britanniques de toute la péninsule et se prépara à contre- attaquer les Américains avec ses renforts fraîchement arrivés.

(carte de l'auteur)

une intérressante vue de la bataille de Chippawa par Jeff Masson, on distingue au premier plan un dragon léger du 19th régiment dans la nouvelle tenue et en arrière plan, la ligne anglaise

une intérressante vue de la bataille de Chippawa par Jeff Masson, on distingue au premier plan un dragon léger du 19th régiment dans la nouvelle tenue et en arrière plan, la ligne anglaise

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 20:08
quelques troupes présentes à Bladensburg (cliquer droit et afficher l'image pour agrandir )

quelques troupes présentes à Bladensburg (cliquer droit et afficher l'image pour agrandir )

La bataille de Bladensburg fut disputée pour la défense de la ville de Washington. La défaite de l'armée américaine permit à l'envahisseur anglais de s'emparer de la capitale américaine infligeant en plus de la défaite militaire une défaite morale au peuple américain tout entier. La destruction des édifices publics en réponse au sac de York en 1813 eut pour effet de galvaniser la population américaine et de calmer en partie les dissensions qui existaient entre les différents pouvoirs politiques. Les ravages causés sur les côtes américaines et l'incendie de Washington créèrent une "union sacrée" contre l'ennemi britannique alors que ces derniers espéraient punir ces sauvages et les terroriser au point de les forcer à négocier plus docilement.

La bataille de Bladensburg vit l'affrontement de troupes extrêmement professionnelles du côté anglais et des troupes essentiellement composées de miliciens et de volontaires inexpérimentés du côté américain. Il n'est pas surprenant que malgré le feu d'infanterie et d'artillerie efficace que firent pleuvoir les Américains sur les Anglais, ces derniers au nombre de 4000 ne reculèrent pas et manœuvrèrent pour surprendre leurs adversaires. D'un autre côté, les Anglais utilisèrent des roquettes Congrève qui furent comme à leur habitude inefficaces et causèrent peu de dommages mais qui se révélèrent une terrifiante arme psychologique. Les miliciens n'ayant jamais vu de tels projectiles s'enfuirent devant les traits "rougeoyants" des fusées. L'armée américaine qui comprenait presque 7000 hommes (dont au moins 6500 miliciens et volontaires) s'enfuit à toutes jambes donnant le surnom de "Bladensburg Races" à la bataille.

Heureusement pour l'honneur des armes américaines, une unité surprit les Anglais par sa ténacité, son courage et son feu destructeur. Le détachement de marins volontaires et de US Marines commandé par le Commodore Barney dirigea son feu avec brio durant toute la bataille avant d'être submergé par les Anglais.

La bataille terminée, les Anglais totalisaient presque 250 morts et blessés pour seulement une soixantaine d'Américains, mais ils en avaient capturé plus d'une centaine, la plupart appartenant au corps de Barney, resté seul sur le champ de bataille.

La batterie de Barney, composée de marins de la flotille de Barney et de US Marines, tombée aux mains des Anglais qui saluent néanmoins leur courage.

La batterie de Barney, composée de marins de la flotille de Barney et de US Marines, tombée aux mains des Anglais qui saluent néanmoins leur courage.

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 20:13
L'ordre de bataille à Chateaugay 26 octobre 1813
L'ordre de bataille à Chateaugay 26 octobre 1813

 

La bataille de Chateaugay : La bataille de Chateaugay 26 octobre 1813

L'armée américaine du général Hampton comprenant 3000 réguliers se heurta à des éléments de la milice francophone de la région de Montréal dont la première ligne de défense regroupait à peine 300 hommes. La zone particulièrement boisée de la rivière Chateaugay allait permettre une défense plus aisée pour les Canadiens tandis que les Américains divisés en deux colonnes allaient en partie se perdre dans les bois empêchant la prise de flanc de la position canadienne.

Les Canadiens étaient dirigés par Charles Michel de Salaberry et comprenaient des miliciens locaux, les volontaires des voltigeurs canadiens et quelques dizaines de guerriers indiens.

 

La colonne principale dirigée par Hampton allait se heurter aux retranchements érigés par de Salaberry sur la rive nord de la rivière. La colonne secondaire qui devait prendre de flanc la position ennemie se perdit sur la rive sud et fut même attaquée par moins d'une centaine de Canadiens. Ces derniers dépassés par le nombre se replièrent mais les Américains dans leur poursuite se trouvèrent face aux abattis de la rive opposée et furent pris entre deux feux. Finalement incapables de percer la ligne de défense ennemie, bernés par les ruses de De Salaberry qui faisait croire à l'ennemi à une présence plus importante à coup de clairon et de cris en français et en indien, les Américains se replièrent. Le combat avait coûté presque 150 tués, blessés et prisonniers aux Américains pour moins d'une vingtaine de pertes aux Anglo-Canadiens.

 

Bien que cette bataille fut d'une ampleur réduite, elle eut et a encore un impact important sur le collectif canadien car pour la première fois une armée américaine importante était repoussée exclusivement par des troupes miliciennes ( et quelques indigènes). Cette bataille contribua beaucoup au "militia myth" qui soutenait que le Canada n'avait plus besoin de la présence militaire britannique pour se défendre ce qui bien entendu était une gageure car la plupart des batailles furent remportées par les troupes régulières anglaises.

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 13:45

Harrisson ordonna la retraite mais fit construire une série de forts1 afin de consolider sa ligne de défense et de préparer son retour offensif. Ce fut une sage décision car les Anglais se révéleront incapables de franchir ces points d’appui et ne purent menacer de manière significative la ligne de ravitaillement américaine. La défaite de Frenchtown interrompit toute nouvelle offensive hivernale et les troupes prirent leurs quartiers d’hiver pour reconstituer leurs forces. La construction du fort Meigs avait débuté le 1erfévrier 1813 et avait été confiée aux hommes de la milice. Malheureusement ces derniers arrivèrent au terme de leur engagement et retournèrent vers leurs foyers sans en avertir Harrisson. Le général américain, entre-temps, avait quitté le site de construction pour tenter d'attaquer une position anglaise près du lac Érié mais avait dû faire demi-tour devant des conditions météo défavorables. A son retour à fort Meigs, il découvrit un chantier déserté de ses ouvriers miliciens et en plein abandon. Ses propres hommes arrivant également au terme de leur engagement, Harrisson leva une nouvelle armée composée de réguliers (17thet 19th US infantry regiment) cette fois pour poursuivre la construction du fort. Confiée au Major ingénieur Wood, la construction du fort Meigs fut la plus grande de ce type jamais réalisée dans cette région. Occupant 8 acres de terrain il possédait 8 blockhaus, une barrière de bois de 4,5 m de haut, la rivière Maumee protégeant sa face nord, des ravines protégeant sa face est et un large champ ouvert afin d'assurer un bon angle de tir face à sa face sud. Devant ces préparatifs, les Anglais sous le commandement du général Procter décidèrent d'attaquer le fort Meigs pour empêcher toute invasion future depuis cette position. Mais alertés des plans de cette attaque, les Américains renforcèrent la garnison du fort : des guerriers indiens et 1200 miliciens du Kentucky étaient en route avec le général Clay à leur tête pour aider le fort. La garnison du fort atteignait 1100 hommes des deux régiments, des miliciens et des indiens.

 

Le 26 avril 1813, les Anglais débarquèrent sur la rive de la rivière Maumee. Cette force comprenait 500 réguliers, principalement du 41st foot, un petit détachement d'artilleurs de la RFA2, des miliciens canadiens et surtout 1250 guerriers indiens. L'artillerie comprenait 2 pièces de 24 livres et 9 de plus petit calibre ; deux canonnières sur la rivière complétaient le dispositif.

Le 1er mai, l'artillerie anglaise commença le bombardement du fort mais son feu fut rendu inefficace par les dernières préparations défensives de Harrisson qui avait fait établir des protections supplémentaires autour du fort. Néanmoins il ordonna à son subordonné, le général Green Clay, qui conduisait les troupes de renforts, de se préparer à une attaque combinée sur les batteries anglaises depuis le nord tandis que la garnison du fort ferait une sortie depuis le sud.

Le 5 mai, la force de Clay sous les ordres du colonel Dudley débarqua 860 miliciens du Kentucky et quelques réguliers et prit par surprise les artilleurs anglais. Mais au lieu d'utiliser des clous pour boucher les lumières3 des canons, les hommes de Dudley se contentèrent de les rendre temporairement inutiles avec des écouvillons. La contre-attaque des Anglais avec 3 compagnies du 41stfoot, des miliciens canadiens et des guerriers indiens sema la confusion dans les rangs américains. Une partie de ces derniers pourchassa les indiens dans les bois et s'y fit décimer par des combattants habitués à ce genre de guerre, tandis que le reste était balayé par les réguliers anglais. Sitôt repris, les canons furent remis en service et sur les 866 hommes de Dudley, seuls 150 purent revenir vers le camp américain. Sur le côté sud les 350 soldats américains prirent également la petite batterie anglaise en face d'eux mais là encore furent forcés à la retraite par la contre-attaque Anglo-canadienne. Les nombreux prisonniers américains furent conduits vers un ancien fort anglais en ruine, mais une partie d'entre eux fut massacrée par les guerriers indiens (entre 12 et 14 hommes) qui répétaient leur comportement de la rivière Raisin. C'est le chef indien Tecumseh qui empêcha ses hommes de poursuivre leur massacre tout en critiquant le général Procter pour son inaction devant ce forfait. Les prisonniers américains ( 630 hommes ) furent libérés sur parole ou échangés contre des soldats anglais. 250 Américains avaient été tués ou blessés dans le siège contre 20 indiens et 60 Anglo-Canadiens.

 

Le 7 mai devant l'inefficacité de son artillerie, et l'abandon de ses alliés indiens, Procter n'eut d'autre choix que de suspendre le siège, d'autant que ses propres miliciens souhaitaient ardemment retourner chez eux s'occuper de leurs récoltes. Malgré des pertes lourdes, les Américains sortaient victorieux du siège et les Anglais perdaient l'initiative suite à ce siège malheureux, ce ne fut pas le dernier dans ce secteur.

Le général Henry Proctor commandant les forces anglo-canadiennes tenta, ensuite, de prendre le fort Stephenson qui défendait un dépôt de ravitaillement important sur la rivière Sandusky. Le fort était commandé par le major George Croghan, sa garnison était composée d'éléments du 17thet du 3rd US infantry, en tout 160 soldats réguliers. Le généralissime américain W.Harrisson, pensant le fort indéfendable, ordonna à Croghan de l'abandonner. Mais ce dernier insista pour défendre le fort. Harrisson accepta et envoya des forces en renfort vers le fort si ce dernier venait à tomber. Pendant ce temps, les Britanniques établirent leur ligne de siège et commencèrent à bombarder le fort depuis des batteries à terre et des canonnières sur la rivière. Le bombardement eut peu d'effet et les murs en bois du fort encaissèrent bien les boulets ennemis. L'assaut au sol devait se faire face à un fort qui n'était nullement amoindri et défendu par des hommes résolus.

 

Fort Meigs 04le fort Meigs aujourd'hui, les blockaus de ce genre offre une bonne protection contre les balles de mousquet mais offre bien moins de résistance face aux boulets de fer plein tirés par les canons.
Certains de ces projectiles étaient chauffés au rouge pour incendier les fortifications en bois

 

 

 

Les troupes anglaises approchèrent du fort, en face, les défenseurs attendirent le dernier moment pour ouvrir le feu. Subissant des tirs à mitraille et un feu de mousqueterie précis, les Anglais refluèrent puis revinrent à l'attaque avec à chaque fois le même résultat. Ils furent incapables de percer les murs par manque d'outils de génie et les échelles se révélant trop courtes pour escalader les murs. Les indiens de leur côté avaient fui face au tir à mitraille des canons américains. Les Anglo-Canadiens se trouvèrent bloqués au pied du fort sans pouvoir franchir ses murs et en subissant un feu continuel ravageur. Après avoir perdu presque une centaine d'hommes tués, blessés ou disparus, les Anglais décidèrent d'abandonner le siège et battirent en retraite vers le Canada. La garnison américaine déplora 1 mort et 7 blessés. Pour sa conduite courageuse, Croghan fut nommé lieutenant-colonel et plus tard le congrès lui attribua une médaille d'or pour sa victoire.

fort-stephenson-2

ci-contre l'assaut raté contre Fort Stephenson

 

 

 

 

 

Ces deux succès défensifs américains, quoique coûteux, ne furent rien comparés à celui qui allait sceller le sort de toute une région. Il ne se déroula pas sur terre mais sur le lac Érié.

 

La défaite de Detroit en 1812 avait laissé le seul navire américain disponible du lac Érié aux mains des troupes anglaises. Quasi inexistante début 1812, la flottille américaine du lac Érié dut être mise en place à partir de rien ; l’incapable secrétaire à la marine : Paul Hamilton fut remplacé par William Jones sur décision du président Madison, un choix qui se révélera judicieux. Il confia le 3 septembre la responsabilité de la flotte du lac Érié et du lac Ontario à Isaac Chauncey, commodore de la Navy qui dirigeait le chantier naval de New York. Reprendre le contrôle de la zone du lac Érié imposait la construction d’une flottille complète, son entraînement et son armement. L’homme providentiel pour assurer cette délicate mission fut un « master commandant » de 28 ans : Oliver Hazard Perry. Courtois, moral, cavalier et musicien confirmé à ses heures, OHP fut également d’une intégrité absolue allant jusqu’à refuser le pourcentage sur les frais de construction des navires qui était généralement alloué au responsable d’un chantier naval. Un de ses plus grands problèmes fut le recrutement de marins qualifiés. Harrisson lui envoya des renforts dont des tireurs d’élite du Kentucky pour armer les 11 navires de sa nouvelle flottille. Son navire amiral fut le USS Lawrence4, en l’honneur du capitaine du USS Chesapeake qui fut tué au combat ; son fanion personnel bleu sera brodé des dernières paroles de Lawrence « Don’t give up the ship ». Finalement la flottille de Perry alignait deux bricks, les USS Niagara et Laurence et 7 plus petits navires armés de un à 4 canons.

 

La flottille de Perry était maintenant prête pour le combat et celui-ci allait avoir lieu le 10 septembre 1813 près de Put in Bay. A 7h00 du matin, les navires de Perry arrivaient en vue de la flottille anglaise commandée par le Captain Robert Barclay qui était embarqué sur son nouveau bateau amiral : le « Detroit ». Mais la flottille anglaise, bien que de taille équivalente, était handicapée par un manque de provisions et, plus grave, de canons. Pour équiper le HMS Detroit, Barclay avait fait désarmer le fort Malden. Mais le navire anglais se trouvait du coup avec une artillerie embarquée disparate ce qui posait un grave problème d’organisation en matière de munitions. Tout cela était en partie dû au sac de York et de son arsenal. Le chef de la marine des lacs, l’amiral Yeo, était tout disposé à s’occuper de la flottille du lac Ontario qu’il commandait directement. Mais il délaissait complètement celle du lac Érié, jugeant la menace américaine dans ce secteur moins importante que celle pesant sur Kingston. Tout envoi de renforts ou de matériel vers la flottille du lac Érié se voyait ponctionné de ses meilleurs éléments ou pièces de navire pour équiper les bateaux de Yeo, laissant les restes à la flottille de Barclay …

War of 1812 Battle of Lake Erie Rindlisbacher

ci-contre évocation de la bataille du Lac Erié, ce fut sans conteste la bataille qui influença le plus le cours de la guerre dans cette région. Elle permit la seule campagne victorieuse des     Américains en territoire canadien.

 

 

 

Tout manquait, et l’envoi des matériaux nécessaires à la réparation ou à la construction des navires du lac Érié était extrêmement compliqué. Les éléments de construction et d'accastillage provenaient d’Angleterre, des clous au marteau ou encore les parties d’un gréement. Les fournitures étaient acheminées en traversant l’atlantique pour débarquer à Québec, puis, descendaient le Saint Laurent jusqu’à Kingston. Après un éventuel prélèvement de pièces, ce qui restait traversait le lac Ontario jusqu’à la péninsule du Niagara avant de caboter sur le lac Érié et arriver enfin à la flottille de Barney. On comprend mieux les énormes difficultés rencontrées par la flottille anglaise. Les Américains ne connaissaient pas ce genre de difficultés puisque tout était fabriqué chez eux et devait parcourir bien moins de route et en territoire sécurisé pour parvenir jusqu’aux chantiers navals. Les navires de Perry étaient mieux servis, leurs équipages plus nombreux mais les navires étaient majoritairement armés de caronades qui portaient moins loin que les canons anglais ; par contre leur puissance de feu à portée courte était dévastatrice ce que T.Roosevelt décrivait comme la supériorité du métal dans un combat naval5. Tentant de s’approcher au plus vite des navires anglais, les Américains encaissèrent les premiers coups au but et les premières pertes. Parvenant à distance de combat idéal, l'USS Lawrence envoya ses bordées bâbord et tribord sur les deux navires anglais l’entourant : les HMS Detroit et Queen Charlotte. Au bout de 2 heures, le navire amiral américain était criblé de part en part et Perry décida de transférer en plein combat son fanion sur l'USS Niagara. Après avoir embarqué sur le Niagara, Perry navigua vers le centre de la ligne ennemie et utilisa la puissance de feu supérieure à courte portée que lui procuraient ses caronades et les mousquets de l’infanterie embarquée. Infligeant des dégâts considérables aux navires ennemis, O.H.P inspira les autres bateaux américains de sa petite escadre à faire de même. Très rapidement les Anglais ayant subi des dommages trop importants se rendirent les uns après les autres. Pour la première fois de son histoire, une flottille complète de la Royal Navy fut capturée au combat. 135 marins anglais avaient été tués ou blessés contre 123 américains. Le message concis envoyé à Harrisson par Perry passait à la postérité « Nous avons rencontré l’ennemi et l’avons capturé. Deux vaisseaux, deux bricks, une goélette et un sloop. Bien à vous, avec mon estime et mon plus grand respect, O.H.Perry » Le lac Erié était devenu un lac américain.

Au-delà de la portée de la première grande victoire navale américaine jamais remportée jusque-là, c’est toute la région du lac Érié qui vit sa situation stratégique basculer. En perdant le contrôle du lac, les Anglais perdaient la possibilité de ravitailler Fort Malden, Detroit et toute la région. La forêt dense empêchant le transit des convois de ravitaillement, seul le contrôle de la voie fluviale et du lac Érié permettait de garder ouverte la ligne de ravitaillement qui garantissait l'approvisionnement et donc la domination anglaise de cette zone. A l’annonce de la victoire américaine du lac Érié, Henry Proctor décida d’abandonner purement et simplement Fort Malden et d’effectuer une retraite vers le nord-est à travers la vallée de la rivière Thames. Mais ce faisant il abandonnait les terres de chasse ancestrales des tribus de la confédération de Tecumseh. Ce dernier protesta vivement contre la décision de Proctor lui reprochant d’abandonner trop facilement le terrain chèrement conquis. Se sentant trahi il se résolut à accompagner la retraite de l’armée anglaise le 24 septembre 1813. Craignant pour les tribus locales qui seraient laissées sans défense, les indiens de Tecumseh voulaient continuer la lutte dans ce secteur face à l'envahisseur américain. Mais les Anglais battaient en retraite et ne laissèrent d'autre choix à leurs alliés que de les suivre. Perry, peu de temps après sa victoire, transporta 2500 hommes du général Harrison à Amerstburgh qui capturèrent la ville le 27 septembre. De l'autre côté, 1000 cavaliers du Kentucky, menés par Richard Johnson, capturaient Detroit sans combat.

Pour les Anglais c'était l'heure de la retraite vers l'Est. Ce fut une force composite de 900 hommes6 qui longea la rivière Thames vers un secteur plus propice à la lutte et surtout en mesure d'être ravitaillé. Les Américains étaient sous le commandement du général William Henry Harrison, homme énergique et prudent qui entama après son succès à Amherstburg la poursuite de l'armée anglaise en retraite. Ne possédant pas un sens tactique aiguisé, Proctor commit l'erreur de ne pas ralentir la progression américaine par des obstacles derrière lui et laissa tous les ponts intacts, facilitant ainsi la poursuite ennemie.

 

L'armée américaine forte de 3000 hommes, comprenait des éléments réguliers des 27th US infantry regiment, des guerriers indiens et surtout une importante force de volontaires du Kentucky sous les ordres du gouverneur du Kentucky, Isaac Shelby, 66 ans, qui brûlaient de venger la mort de leurs camarades tombés à Frenchtown. De plus une partie des volontaires, sous les ordres du colonel Johnson, étaient montés à cheval leur donnant une vitesse supérieure sur leurs opposants essentiellement à pied et démoralisés. Les Anglais, se sachant poursuivis, prirent position près du village de Moraviantown et attendirent la force américaine toute proche. Tecumseh était là lui aussi et se prépara à un rude combat appuyé par des alliés anglais qu'il trouvait de plus en plus défaillants. Harrison déploya ses troupes en une colonne, il disposait de la supériorité numérique et morale ainsi que des cavaliers de Johnson. Sans attendre, ce dernier lança ses hommes dans une charge contre les Anglais. Cette manœuvre risquée aurait pu être un désastre si les Anglais avaient fait front et expédié une décharge comme eux seuls savaient les faire mais, au lieu de quoi, ils préférèrent la fuite vers les bois en tiraillant de manière confuse et inefficace contre les cavaliers du Kentucky.

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ci-contre la bataille de Moraviantown, l'action des cavaliers du Kentucky fut déterminante, bien que personne ne sache réellement comment Tecumseh est mort ; la légende prétend que le colonel Johnson lui-même aurait abattu le grand guerrier d'un coup de pistolet

 

 

 

 

 

Rapidement mis en déroute, les Anglais lâchèrent pied et laissèrent les Américains se retourner contre les indiens, isolés, mais qui faisaient toujours face. Disposés couchés dans les marais, les indiens résistèrent un temps aux volontaires du Kentucky qui avaient mis pied à terre et engageaient un furieux combat au corps à corps. Mais finalement dépassés, les indiens furent submergés et leur chef Tecumseh fut tué (dans des circonstances encore mystérieuses aujourd'hui) : leur moral s'effondra alors et eux aussi fuirent dans les bois. Ils abandonnaient 33 morts mais emmenaient la grande majorité de leurs pertes avec eux (les indiens emmenaient leurs morts après le combat pour cacher leurs pertes à l'ennemi et permettre les rites funéraires ; ainsi l'abandon de 33 morts prouvait que leurs pertes avaient dû être très lourdes). 12 Américains avaient été tués et 22 autres blessés ; de leur côté les Anglais laissaient 600 morts, blessés et prisonniers entre les mains des Américains. Seuls 250 d'entre eux parvinrent à s'échapper. La bataille de la rivière Thames7 s'achevait sur un désastre pour les Anglo-Canadiens car elle marqua, outre la perte de la région de fort Malden, la fin de la confédération indienne de Tecumseh, leur plus précieux allié, et une participation beaucoup moins importante à leurs côtés de la part des guerriers indiens à l'avenir.

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ci-contre le général Henry Proctor, il fut envoyé en cour martiale, sa paye et son rang suspendus pour 6 mois. Le prince régent lui-même, en tant que chef des armées, insista pour que sa sanction soit lue dans tous les régiments anglais pour l'exemple.

 

 

Proctor fut destitué pour ses fautes commises dans cette campagne ; les indiens, eux, seront habilement manipulés par Harrison pour demeurer à l'écart des combats. Quant aux prisonniers anglais conduits en Ohio, la plupart mourront de maladie en captivité. Les Américains venaient de prendre un réel ascendant en récupérant le territoire perdu depuis la campagne de Detroit et surtout en s’emparant pour la première fois d’une partie du territoire du Haut Canada. Cette portion du Canada restera entre les mains américaines jusqu'à la fin de la guerre. Mais si 1813 se terminait par un éclatant succès sur le front ouest, la situation du Nord-Est allait se révéler être un désastre...

 

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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 19:20

 MICHIGAN18131

La chute de Fort Detroit, avait ouvert un trou béant dans la défense du Michigan, de l'Indiana et de l'Ohio. Mais bien avant que la nouvelle de la fin de l'armée du général Hull atteigne le chef de l'armée du Nord-Ouest, le général Winchester, ce dernier se trouva confronté au nouveau commandant en chef de la milice du Kentucky, nouvellement promu par ses appuis politiques : le major général William Henry Harrisson.

 

Ce dernier, arrivé à Cincinnati en août 1812 força la main du général Winchester pour prendre le commandement de la milice et des troupes régulières, soit 2100 hommes. Des renforts venus du Kentucky étaient également en route et pourraient faire monter les effectifs d'Harrisson à 4000 hommes. Winchester de son côté était parti en quête de nouvelles recrues. Le mois d'automne arriva avec ses pluies incessantes et ses attaques permanentes de la part des guerriers indiens. Les fermes isolées furent attaquées, les familles de colons massacrées.  Le fort Wayne, situé sur la rivière Maumee, fut attaqué par 300 guerriers Miamis et Wea et ne disposait que de 80 hommes pour le défendre. Harrisson prit tous les hommes disponibles et envoya une colonne de secours vers le fort qu'il rejoignit à Dayton le 1er septembre 1812. En route il apprit que son grade avait été rétrogradé à celui de brigadier général le faisant passer sous le commandement de Winchester. Harrisson et ses 3000 hommes atteignirent le Fort Wayne le 12 septembre mettant fin au siège.

WilliamHenryHarrison02

ci-contre le général William . Henry . Harrisson

 

 

 

Les différentes exactions perpétrées sur les troupes américaines par les indiens durant cette période poussèrent le général américain à lancer des raids de représailles sur les villages indiens de la région, et des centaines de maisons, champs furent dévastés quelque soit la tribu, hostile ou non. Pendant ce temps, Winchester arrivé à Fort Wayne, prit le commandement de la nouvelle armée du nord, mais, détesté par ses hommes, dut se résoudre à laisser le commandement à Harrisson. L'offensive devant reprendre vers le nord, il divisa ses forces en trois colonnes depuis l'Ohio et Fort Winchester en suivant la route empruntée par le général Hull des mois auparavant. Mais le mouvement fut lent, gêné par le manque de subsistances, les maladies et un moral défaillant.

 

Le gouverneur du Kentucky, Isaac Shelby envoya un millier d'hommes en renfort dans la chasse aux indiens mais en deux semaines ces derniers incapables de trouver le moindre ennemi, étaient déjà démoralisés. Une autre mission de lutte contre les indiens sur la rivière Mississinewa, tourna elle au désastre quand les 600 cavaliers du Lieutenant-Colonel Campbell furent attaqués de nuit par des guerriers indiens et perdirent une centaine de chevaux et une vingtaine d'hommes pour aucune perte à l'ennemi. Suite à ce désastre, Harrisson annonça que la mission avait été un succès pour cacher son insuccès. Les conditions climatiques de l'automne s'ajoutaient aux malheurs de l'armée, la pluie incessante avait transformé les chemins en pistes de boue les rendant impraticables pour le matériel lourd et Harrisson dut se résoudre à stopper son avance pour attendre de meilleures conditions ou le gel des cours d'eau pour progresser. Seulement les hommes n'étaient pas équipés pour affronter les conditions hivernales, particulièrement les volontaires du Kentucky en veste de lin, et au début de l'année 1813, quand enfin l'armée de Harrisson parvint aux rapides de la rivière Maumees ses hommes étaient dans un triste état, ignorants que le pire était encore à venir.

 

La trêve hivernale au Canada stoppait toutes les opérations d'importance, les températures descendaient très en dessous de zéro et les hommes des deux côtés restaient le plus au chaud possible dans les différents forts de la région. Mais les Américains ne pouvaient se permettre d'attendre que les conditions se radoucissent. Leur principal objectif était de reprendre la région de fort Detroit avant de se lancer dans des opérations contre le Canada. Les températures extrêmes offraient néanmoins l’avantage de geler durablement cours d’eau et marais et de les rendre praticables même pour l'artillerie légère permettant ainsi des déplacements sur une petite distance sans avoir besoin de bateaux. Néanmoins aucun chef ne se risquerait à lancer une offensive dans le rigoureux hiver canadien. Une exception de taille concernait le régiment des « fencibles » du nouveau Brunswick qui fut amené à effectuer une marche épique durant l'hiver 1812/1813 de 1200 kilomètres depuis Fredericton jusqu’à Kingston afin de renforcer la garnison anglaise menacée. Les 550 hommes de cette unité effectuèrent cet exploit sportif unique en son genre, supportant des températures avoisinant les -22°C, en 52 jours et sans perdre un seul homme.

 

A Washington, Eustis considéré comme en partie responsable des mauvais résultats de 1812 fut limogé et remplacé par John Armstrong en tant que secrétaire à la guerre. Homme ambitieux, il était dès 1810 partisan d’une déclaration de guerre à la Grande Bretagne et … à la France. Le général Henry Harrisson chargea son subordonné le général Winchester d’établir un fort près de la rivière Detroit en face de fort Malden. A cet effet le général Harrison divisa ses forces en deux colonnes, l'une sous le commandement du brigadier général Winchester et l'autre sous son propre commandement. Les troupes américaines comprenaient un grand nombre de soldats réguliers (notamment les habits blancs du 17th US infantry) et des volontaires du Kentucky. La colonne de Winchester se mit en route et arriva aux rapides de la rivière Maumee. Ayant appris que les Anglais et leurs alliés indiens avaient attaqué la ville américaine de Frenchtown, Winchester dérouta une partie de ses troupes de leur mission initiale pour porter secours aux colons américains. Le colonel Lewis et 900 hommes se mirent en route vers Frenchtown. Le combat fut bref et les Américains plus nombreux chassèrent sans peine l'ennemi. Cette petite victoire allait conforter le général Winchester dans son sentiment de supériorité et, ce faisant, il négligea la défense de son secteur bien qu'une contre-attaque anglaise semblait imminente. Harrisson arriva peu de temps après et renforça le dispositif américain ; la mission était désormais de  «défendre le territoire conquis à n'importe quel prix ». Puis il reprit la route laissant son subordonné tenir le terrain. Trop confiants, les Américains ne prirent pas la mesure de la menace qui les guettait, aucun préparatif sérieux n'avait été mis en place et une trop grande dispersion des forces mettait les troupes de Winchester dans une situation périlleuse. Ce que ne manquèrent pas de constater les éclaireurs anglais qui, profitant de l'obscurité, constatèrent le mauvais déploiement ennemi et notèrent tous ses points faibles. Une attaque nocturne sur une telle position aurait toutes les chances de réussir même avec un effectif plus faible que l'ennemi. Le général anglais Procter regroupa une force combinée de quelques 600 soldats, réguliers et miliciens britanniques, et 800 guerriers autochtones dirigés par les chefs « Roundhead » et « Walk in the Water ».

 

Frenchtown

 

11673

Le matin du 22 janvier les Anglais passèrent à l'attaque. Précédés par un tir d'artillerie aussi bruyant qu'inefficace, les soldats anglais se précipitèrent vers le camp américain. Réveillés par les tirs d'artillerie, les soldats américains ne tardèrent pas à riposter. Cependant la mauvaise disposition initiale des troupes américaines avait facilité leur encerclement par les Anglais et les indiens et peu à peu les troupes de Winchester furent submergées. Comble de malheur, le général Winchester qui avait choisi d'établir ses quartiers un peu à l'écart de ses hommes, fut facilement capturé. Procter ordonna à Winchester de déposer les armes dans l'heure sous peine de ne plus pouvoir contenir la furie des guerriers indiens1. Winchester s'exécuta et ordonna la fin des combats.

CaptureofGeneralWinchester

ci-contre la capture du général Winchester, ce dernier échappa de peu à la mort une fois capturé par les indiens.

 

 

 

900 hommes venaient d'être mis hors de combat ou faits prisonniers. Des volontaires du Kentucky subirent la cruauté de leurs gardiens indiens et une trentaine d'entre eux furent exécutés avant que la tuerie ne soit promptement stoppée. Cet incident, connu sous le nom de massacre de la rivière Raisin, resta dans les mémoires américaines et plus particulièrement celles des volontaires du Kentucky qui ne montrèrent aucune pitié envers les guerriers indiens et leur chef Tecumseh (bien qu'absent durant cette bataille) dans les combats qui suivirent. Le cri de « remember the raisin » devint leur cri de guerre.

 

 

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