2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 10:00

Le bataillon de milice incorporée du Haut Canada étudié ici : L'incorporated militia battalion du Haut Canada dans la guerre de 1812 

Le bataillon de milice incorporée ne porta pas de drapeau durant la guerre de 1812, comme ce fut souvent le cas pour de nombreuses autres unités de milice. Mais en janvier 1815 une demande fut faite à Londres pour envoyer des couleurs à ce bataillon. Ces dernières n'arrivèrent à York qu'en avril 1822 où elles furent présentées avec les mots NIAGARA au-dessus d'une couronne de roses, lauriers et chardons. Cet honneur de bataille fut inscrit suite au bon comportement du bataillon lors de la campagne de 1814 

Il possédait les drapeaux suivants :

incorporated

 

ci-contre le drapeau régimentaire du bataillon:

Sur fond bleu avec l'union jack dans le canton supérieur, une couronne de roses, chardons et lauriers entourant l'inscription

"Incorporated Militia Upper Canada"

L'honneur de bataille NIAGARA fut ajouté en 1822

 

 

 

 

 

 

 

 

 

incorporatedking

 

ci-contre le king's color du bataillon :

sous fond d'union jack, une couronne de roses, chardons et lauriers entourant une simple inscription en lettres d'or

"Incorporated Militia Upper Canada"

L'honneur de bataille "NIAGARA" surplombant l'ensemble.

 

 

 

 

 

 

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 16:00

 

Dragoons06em    

On oublie souvent qu'aux côtés des 14th et 19th light dragoon, une troisième unité anglaise de la cavalerie régulière fut présente et engagée dans la guerre de 1812. La raison en est simple : cette troisième unité qui n'était autre que le 6th Heavy Dragoon ne fut représentée que par un petit détachement dont la mission fut le soutien à l'état-major anglais durant la campagne de la Chesapeake.

 

Les dragons lourds, véritable force de frappe de la cavalerie anglaise, ne purent malheureusement pas démontrer leur capacité car trop peu nombreux et surtout affectés à une tâche subalterne d'estafette et d'escorte.

Le détachement du 6th dragon "inniskilling" irlandais était sous les ordres du sergent William Sannford et fut envoyé en Amérique du Nord avec le corps expéditionnaire du général Ross dans le cadre de l'attaque de la baie de la Chesapeake.

La mission du détachement était de servir de courrier à cheval pour l'état-major anglais, tache curieuse en regard du régiment choisi. La cavalerie légère comme les hussards ou les dragons légers se prêtant mieux à ce genre d'exercice.

Il est attesté que des cavaliers du 6th dragon étaient avec le général Ross quand ce dernier fut abattu par des tireurs américains peu de temps après la bataille de North Point.

Lors de l'échec de l'attaque sur Baltimore le détachement du 6th Dragon retourna en Angleterre avant de se retrouver en juin 1815 dans une morne plaine de Belgique où l'attendait une gloire immortelle.

 

L'uniforme:    (planche d'Alexis Cabaret légèrement modifiée)

Le 6th Dragon porte la tenue propre aux dragons lourds anglais : une tunique rouge à basque courte avec un col et des manches jaunes rehaussés d'un double lacet blanc ou d'argent pour les officiers. La partie centrale de la tunique est traversée par un double lacet blanc, séparé par un liseré bleu, qui va de bas en haut et qui se prolonge sur le col. L'encombrant bicorne fut remplacé par un élégant casque à cimier avec crinière noire. La surculotte était grise et renforcée de cuir marron à l'entre jambe. Un lacet double rouge entourant une ligne de boutons blancs était fixé sur le côté de la surculotte.

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Le trompette se distinguait par le port d'une crinière rouge sur son casque.

En campagne le cavalier emportait une musette, une gourde en bois bleue et une sabretache recouverte de cuir noir, son armement était l'épée droite de la cavalerie lourde de 90 cm, la carabine 1796 et le pistolet Nock modèle 1802.

 

La sabretache en cuir servait d'écritoire, instrument utile pour une unité de courrier, elle était néanmoins présente dans le fourniment de tous les hommes alors que la plupart ne savaient pas...écrire.

Les sabretaches richement décorées de la grande tenue n'étaient pas emmenées en campagne car trop coûteuses pour être abimées.

La couleur des chevaux était codifiée, une certaine couleur était réservée à certains régiments, les trompettes montaient des chevaux gris comme le 2nd Heavy Dragoon, le 6th montait des chevaux bais.

Les chevaux noirs étaient réservés à la garde à cheval.

La plupart des régiments, à l'exception de ceux de la garde, avaient des montures dont la queue était coupée.

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 11:37

  MASSACHUSETTS

L'état du Massachusetts appartenait à la région que l'on nomme Nouvelle-Angleterre et bénéficiait du statut d'état depuis le 6 février 1788. Sa principale ville est le port de Boston.

Fortement défavorable à l'entrée en guerre des États-Unis contre l’Angleterre, l'état du Massachusetts refusa d'envoyer sa milice dans des opérations offensives alors qu'il possédait une des meilleures organisations miliciennes de tout le pays. Depuis 1785, la milice était organisée en divisions, brigades et compagnies ainsi que les éléments de volontaires indépendants.

En vertu du refus du gouverneur d'envoyer des troupes pour participer à des actions militaires hors de l'état, la milice du Massachusetts fut essentiellement confinée dans les garnisons des villes côtières et dans les forts. La menace anglaise étant essentiellement constituée par les raids de la Royal Navy.

 

L'act de 1793, puis 1810, stipulait que les miliciens de l'infanterie recevraient un uniforme bleu sombre avec liserés bleus col, revers de poitrine et manches rouges, surmonté d'un "round hat" avec une cocarde de cuir noir.

Les généraux arboraient l'habituelle tenue bleu foncé avec revers chamois.

Les chapeaux des miliciens comme des volontaires variaient du « felt cap », du round hat traditionnel au bicorne en passant par des casques à cimier. Les officiers étaient parfois les seuls membres des unités de volontaires ou de miliciens à porter des uniformes.
Mais les volontaires de toutes les armes étaient exclus de l'obligation du port d'une tenue bleue, ils pouvaient choisir la tenue qui leur plaisait.

Bien que l'état du Massachusetts refusât d'envoyer sa milice hors des frontières de l'état, il fournit néanmoins durant la guerre de 1812 plus de 46000 hommes à l'armée régulière, et à ses unités de milice et de volontaires entre 1812 et 1815.


Dans la ville de Boston, la plus ancienne compagnie de volontaires, la compagnie d'artillerie « ancient and honorable  artillery company » portait un uniforme long bleu avec col et manches rouges, liserés  blancs, pattes d'épaule bleu rehaussées de rouge, boutons argent, bicorne à plume noire, pantalon blanc à guêtres noires.


La compagnie indépendante des fusiliers de Boston portait un uniforme rouge à col, manches et revers de poitrine bleus, boutons jaunes, bonnet d'ourson, à plaque frontale noire et inscription BF à l'intérieur.(la tenue représentée sur la planche est faite à partir de description et demeure sujette à caution)

 

L'infanterie légère de Boston portait un uniforme bleu à revers, manches et col rouges, boutons jaunes sans lacets, casque de cuir noir à cimier en cuivre avec une crinière rouge et un turban rouge.

 

Les hussards de Boston furent une des plus élégantes unités de cavalerie volontaires des Etats-Unis ; elle consistait en une cinquantaine de membres mais ne prit pas part au combat à l'exception du rôle d'estafette. Leur tenue est proche de celle des hussards français avec un dolman rouge, des lacets or, une veste verte à manches et col verts pasepoilés d'or ou de jaune. Le shako tronconique est orné d'une curieuse plaque en cuivre en forme de losange et surmonté d'une cocarde noire et d'un large plumet vert. On trouvait une surculotte verte avec doublure en cuir chamois ou une culotte en peau avec noeuds hongrois sur les cuisses.

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ci-contre : uniforme d'officier de la milice du Massachusetts. On retrouve les habituels manches et cols couleur chamois, ainsi que les retroussis de basque. Les épaulettes ressemblent à des wings coueur or et frangés de rouge.

Le bicorne fut porté le plus souvent par la plupart des officiers jusqu'en 1814 ou comme la plupart des autres états, les officiers de la milice comme les soldats adoptèrent un uniforme plus proche de l'US Army et bien plus sobre.

 

 

 

 

 

La garde de Nouvelle-Angleterre possédait une tenue bleue à double rangée de boutons , pantalon et gilet blancs, demi-botte et chapeau « round hat » à cocarde noire avec un aigle or au centre.

Un état aussi peuplé que le Massachusetts possédait un grand nombre d'autres unités de volontaires ; citons encore les cadets indépendant de Boston,  les dragons légers de Boston, les hussards de Boston,  les cadets indépendants de Salem, la compagnie légère de Salem, les rangers de Washington recrutés à Salem, la compagnie d'artillerie de salem, l'infanterie légère de Marblehead, l'artillerie indépendante de Gloucester, l'artillerie de roxbury...

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 23:39

  Demeuron1812

Déja étudié ici : Les régiments de Meuron et De Watteville dans la guerre de 1812

Le régiment de Meuron est l'un des deux régiments de soldats suisses à la solde de l'Angleterre qui ont combattu au Canada. La réputation des régiments suisses au services d' autres nations était excellente et la plupart des grandes nations européennes possédaient de telles unités dans leurs rangs.

 

Le régiment de Meuron est fondé comme unité de mercenaires par Charles Daniel De Meuron en 1781 et entrera au service de la compagnie des Indes Orientales avant de rejoindre celui de l'Angleterre en 1795 pour la somme de 5000 livres.

M03 

 

Adjudant du régiment de Meuron en 1798 avec un round Hat typique des unités basées en outre-mer. Le régiment de Meuron opéra dans les Indes jusqu'en 1806 notamment contre l'empire Marathe où il acquit une solide réputation de troupe d'élite.

Envoyé en Méditerranée il fut basé à Malte puis Gibraltar avant de partir combattre en Espagne, en Italie et en Sicile.

Enfin en 1813, la menace française s'estompant  il quitta cette région pour partir au Canada pour y retrouver un autre régiment suisse : le régiment De Watteville qu'il connaissait déjà bien puisqu'ayant servi avec lui en Méditerranée.

 

 

 

 

Parti de Malte en mai 1813 pour rejoindre le Canada, le régiment suisse comportait à son arrivée 1 major, 6 capitaines, 20 officiers subalternes , 54 sergents, 22 tambours et 1000 hommes. Le régiment sera stationné à Montréal avant de rejoindre le gros des forces anglaises qui se rassemblait à Chambly à l'été 1814 en vue de l'opération contre Plattsburgh.

La bataille de Plattsburgh coûta 15 tués au régiment de Meuron. Il demeurera au Canada jusqu'au 26 juillet 1816 avant de repartir en partie vers l'Angleterre. En partie car plusieurs centaines de soldats et officiers du régiment décidèrent de rester sur place profitant d'avoir reçu des terres pour leurs bons et loyaux services. Les nombreux noms à consonance suisse que l'on trouve aujourd'hui au Canada sont du fait de leurs descendants et de ceux du régiment de Watteville.

 

L'uniforme: flagdemeuron

Initialement le régiment était habillé en bleu lorsqu'il combattait pour la compagnie des Indes Orientales, puis vert lors de son intégration à l'armée anglaise, et enfin la tunique rouge traditionnelle du soldat anglais. Les couleurs des parements du régiment sont le bleu ciel, les lacets sont en bastion. Arrivé en 1814 le régiment était habillé selon  le nouveau règlement ; la seule entorse était son drapeau régimentaire qui gardait la couleur de la maison Meuron avec une croix jaune en son centre dans laquelle était inscrite la devise en latin du régiment. Seul le drapeau anglais fut ajouté dans le quart supérieur gauche lors de son intégration dans l'armée britannique en 1796.

Il semblerait que les tambours aient conservé leur uniforme traditionnel vert en lieu et place de la tunique rouge de 1812 qui remplaçait la tunique aux couleurs inversées des tambours de l'infanterie anglaise.

 

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 20:47

Une version traduite en langue anglaise du site est disponible ici

link

vous trouverez un lien sur le bas du tableau d'accueil à droite

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 08:17

Bien que la plupart des unités de milice du Canada n'eurent aucun emblème durant la guerre de 1812, il demeure néanmoins que certaines unités reçurent des drapeaux calqués sur le modèle anglais avec "regimental" et "king's" colors.

Les bataillons de la milice de Québec furent de ceux-ci. D'autres, comme la milice incorporée du Haut Canada, ne reçurent leurs drapeaux qu'après le conflit.

Voici ci-dessous quelques exemples de ces drapeaux de la milice canadienne.

 

canadian fencibles

 

 

Le drapeau régimentaire des "canadian Fencibles", de couleur jaune ; il possède l'union Jack en canton, en son centre se trouve l'inscription "Canadian Fencible Infantry" qui est entourée d'une couronne de roses, trèfles et chardons

Le drapeau des Canadian Fencibles fut présenté par Mrs De Rottenburg au Colonel Shank en 1811 à Québec

 

 

 

 

 

 

canadian fencibles King

 

Le drapeau royal des "canadian Fencibles" sur fond d'Union Jack il présente un symbole ovale bleu à bordure dorée avec le sceau royal "GR" en son centre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

milicequébec

Le drapeau régimentaire du troisième bataillon de la milice de Québec (3ème bataillon).

Présenté en 1805 à Québec, il est orné d'une croix rouge de saint George avec l'union Jack en Canton, le symbole de la milice en son centre est un écu rouge aux bordures dorées entouré d'une couronne de roses, chardons et trèfles.

L'inscription 1775 fait référence à l'assaut américain contre la ville de Québec durant la guerre d'indépendance américaine et qui fut victorieueusement repoussé par la milice de la ville.

 

 

 

 

 

milicequébecking

 

 

Le"King's Color" ou drapeau royal de la milice de Québec (3ème bataillon) il reprend le symbole du drapeau régimentaire avec en fond l'Union Jack.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 11:57

Je vous livre un travail personnel sur la guerre de 1812 qui résume chronologiquement et géographiquement chaque phase de la guerre de 1812 ainsi que ses causes et les conséquences pour les différents protagonistes de ce conflit.

 

Les images de cet essai ne sont pas libres de droit et ne peuvent être utilisées autrement qu'à des fins personnelles.

Le fichier PDF fait 32 Megs

Pour télécharger le livre en PDF et en français c'est ici : link 

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 09:38

provincial-dragoon-copie-1

Il y eut plusieurs unités montées de milice provinciale dans le Haut et dans le Bas Canada. Ces unités aux effectifs relativement faibles, de l'ordre d'un escadron, n'effectuèrent presque aucun  combat et étaient cantonnées à des missions de reconnaissance ou d'estafettes.

voir aussi : Les Canadian light Dragoons dans la guerre de 1812


Dans le Haut Canada on peut citer les dragons légers du Niagara, créés le 28 juin 1812 dans la région de Newark sous le commandement du Capitaine Thomas Merritt. Issue des régiments de milice de Lincoln, l'unité totalisait environ une cinquantaine d'hommes sans uniformes particuliers. Elle fut dissoute le 25 février 1813 ; une nouvelle unité dénommée Dragon légers provinciaux du Niagara vit le jour quelques jours après. Sous les ordres cette fois du Capitaine William Merritt. L'unité fut rattachée au 19th light dragoon. Les hommes portaient un uniforme bleu à col et manches rouges avec un tarleton. Envoyés à Montréal pour être équipés en armes et accoutrements, les cavaliers devaient fournir leur propre monture et recevaient 6 pences par jour pour leurs frais de fourrage. Renommés les guides de la frontière du Niagara il furent dissous le 24 mars 1815.


Deux unités de dragons légers provinciaux sous les ordres des capitaines Andrew Adams et Richard Fraser furent amalgamés en septembre 1813. Utilisés comme estafettes entre Kingston et Coteau-du-lac ils ne connurent pas d'action de combat et furent dissous en février 1815. Leur uniforme était une veste courte bleue à col et manches rouges, boutons laitons et « round hat » avec ou sans cimier de fourrure.


Dans le Bas Canada on trouvait les unités suivantes : (voir planche)


La compagnie des guides fut créée pour effectuer des patrouilles de reconnaissance et assurer les communications le long de la frontière entre Montréal et les États-Unis. Ce corps fut recruté le 25 avril 1812 sous les ordres du Capitaine Joseph Hébert et regroupait une trentaine de cavaliers. Habillés d'une veste courte et d'un pantalon gris, ils avaient un « round hat », une ceinture ventrale avec une giberne sur le devant et étaient armés de pistolets et d'un sabre.

Les dragons légers canadiens furent recrutés le 21 janvier 1813 par le capitaine Thomas Coleman   et regroupaient environ 80 cavaliers dont trois officiers, la plupart d'origine française. Cette unité surnommée aussi la troupe de Coleman accueillait également 17 vétérans montés du 10th bataillon de vétérans. Cette unité vit le combat aux côtés des hommes de Merritt dans le Haut Canada, tandis que le reste fut actif dans la région de Montréal. En mai 1815, l'unité fut dissoute. Leur uniforme consistait en une veste courte bleue à col et manches rouges, des boutons blancs à une rangée sur la poitrine, un casque de cuir à cimier de type Tarleton, un pantalon gris avec renfort de cuir marron à l'entre-jambe. En 1814 de nouveaux uniformes venus d’Angleterre équipèrent les hommes de Coleman et consistaient en une veste bleue à parmenture blanche. La tenue des dragons légers canadiens fut reprise par la plupart des unités de milice montée du Canada avec quelques nuances au niveau des coiffures.

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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 18:42
La Royal Navy et la marine provinciale dans la guerre de 1812

La guerre de 1812 a vu nombre d'affrontements à terre au Canada et aux Etats-Unis mais également sur les mers et océans ainsi que sur les grands lacs, véritables mers intérieures.

A cette occasion la petite marine américaine, l'US Navy, qui n'alignait que 6 frégates en guise de navires de ligne, avait réussi à infliger des pertes légères mais moralement importantes à la marine de guerre anglaise.

La guerre navale de 1812 ressemblait à la lutte de David et Goliath : d'un côté une petite dizaine de navires affrontèrent la plus puissante marine de guerre du monde qui possédait 1014 navires dont 138 vaisseaux de ligne. Bien entendu la Royal Navy était d'abord occupée à lutter contre la marine de guerre française et à maintenir un blocus des côtes européennes mais la guerre de 1812 s'éternisant ce ne sont pas moins de 135 navires qui allaient être mis à disposition pour faire la guerre aux Etats-Unis.

Il faut rappeler en outre que la Royal Navy et sa politique de harcèlement des bateaux neutres pour trouver des déserteurs est à l'origine du conflit de 1812.

La ROYAL NAVY :

Si durant les guerres napoléoniennes l'armée de Napoléon représentait la référence ultime pour le combat terrestre, le référent naval était bien évidemment la marine de guerre anglaise. En 4 batailles au Cap St Vincent, Aboukir, Trafalgar et Copenhague, la marine anglaise domina les mers et océans du globe pour longtemps. L'investissement énorme que représentait le maintien d'une telle flotte porta ses fruits puisque l'effondrement de la France et l'affaiblissement économique des Etats-Unis sont dus en grande partie à ces actions de blocus.

Incapables de rivaliser avec les escadres anglaises, les Américains ne purent que tenter leur chance dans des duels singuliers où leurs frégates de 44 canons prirent le dessus sur les frégates anglaises de 38 canons. Mais le blocus aidant l'US Navy fut de plus en plus incapable d'opérer en haute mer, les corsaires américains demeuraient presque les seules unités de combat à pouvoir s'en prendre aux navires marchands anglais.

En plus de son action de blocus, la Royal Navy transportait les troupes d'invasion qui attaquèrent les Etats-Unis en 1814 et effectuaient des raids dévastateurs sur les côtes américaines. La guerre de 1812 coûta à la Royal Navy 12000 tonneaux de navires perdus contre 9000 pour l'US Navy.

A la fin de la guerre de 1812, contrairement à son homologue américaine qui connut une montée en puissance importante, la Royal Navy mit 80% de ses marins et cadres en demi-solde n'ayant plus besoin de maintenir une telle force navale sur les océans. Mais la domination de la flotte de guerre anglaise fut encore totale jusqu'au début de la seconde guerre mondiale. 130 ans après la guerre de 1812, l'US Navy devenait la force navale la plus puissante que le monde n'ait jamais vu,  place qu'elle occupe toujours aujourd'hui.

 

LA MARINE PROVINCIALE :

La marine provinciale canadienne, s'occupait elle de la défense et du ravitaillement des zones bordées par les grands lacs. Cette petite marine qui comptait des dizaines de navires de faible tonnage de la corvette au brick en passant par le sloop et la frégate, allait affronter son homologue américain sur les lacs Erié, Ontario et Champlain. Mais elle connaîtra les défaites de 1813 et 1814 sur ces même lacs ; seule la flottille du lac Ontario engagée dans une course à l'armement naval tiendra tête à la flottille américaine. Gérés par la Royal Navy, les cadres de la marine provinciale ne pouvaient dépasser le grade de "commander", le Commmodore James Lucas Yeo commandait la flotte des grands lacs. En 1813 les officiers de la marine provinciale furent remplacés par des officiers de la Royal Navy. Obnubilé par sa flottille principale sur le lac Ontario, le Commodore Yeo négligea les autres flottilles ce qui conduisit aux désastres du lac Erié et du lac Champlain. La fourniture d'hommes et de matériel était continuellement détournée vers le secteur du lac Ontario au détriment des autres secteurs. La course à l'armement naval prit des proportions ahurissantes lorsque les Anglais lancèrent la construction du HMS St Lawrence, un navire de 102 canons plus gros et plus puissant que le "Victory" de Nelson à Trafalgar. La construction de ce mastodonte épuisa les moyens locaux de construction navale pour aucun résultat tangible. 

War of 1812 HMS Queen Charlotte

ci-contre le HMS "queen Charlotte" un sloop de 16 canons typique des navires de la marine des  grands lacs ; il fut capturé après la bataille du lac Erié. Souvent moins bien armés et surtout possédant des équipage moins nombreux, les navires de la marine provinciale eurent souvent le dessous dans les affrontements avec les navires américains.

 

Lors de la bataille du lac Erié le navire amiral anglais fut armé de bric et de broc avec des canons retirés du fort qui protégeait Armherstburgh car le sac de York en 1813 avait privé les chantiers navals des pièces d'artillerie nécessaires au lancement de nouveaux navires, la politique égoïste  de Yeo vis-à-vis des secteurs autres que le lac Ontario fit le reste.

Les uniformes de la marine provinciale sont les mêmes que ceux de la Royal Navy, certains soldats des régiments anglais furent mobilisés pour augmenter les équipages de ces navires qui nécessitaient toujours plus d'hommes.

 

La Planche:

 

Sur la planche on peut voir l'uniforme porté par les officiers et marins de la Royal Navy à partir de 1812, le règlement 1795 fut peu à peu remplacé par le règlement 1812 qui stipulait de nombreuses modifications.

Le tricorne fut remplacé par le bicorne, le blanc apparut sur les manches, les revers de poitrine, les épaulettes reçurent des étoiles pour indiquer le grade des amiraux, des capitaines et des commanders. La grande tenue n'était jamais portée au combat à l'exception de quelques amiraux plus soucieux de leur prestance sur le pont que de leur sécurité. Ce genre d'attitude vaudra à Lord Nelson de tomber sous les coups d'un tireur d'élite français l'ayant repéré du haut de sa hune à sa splendide tenue recouverte de décorations.

Les épaulettes sont pleines pour un lieutenant et un commander, le lieutenant en porte une sur l'épaule droite et le commander en porte deux. Le capitaine porte deux épaulettes avec une différence selon l'age dans le rang:  celui de plus de trois ans de grade porte une couronne et une ancre argent sur ses épaulettes , celui de moins de trois ans une ancre seule. Les amiraux portent des épaulettes avec des étoiles argent à huit branches, une pour un "rear" amiral, deux pour un vice amiral et trois pour un amiral.

La tenue "undress" était préférée au combat et dans la vie courante car plus pratique et moins voyante : les lacets d'or disparaissaient en partie, les culottes blanches étaient remplacées par des pantalons larges et le gilet se débarassait de ses revers de poitrine et des galons de manches.

Le soldat des Royal Marines est membre d'une compagnie ordinaire, il porte la tunique rouge à parementure bleu foncé (car Royal) le chapeau "Round hat" avec lacet blanc sur les côtés. Chaque navire de guerre emportait un détachement plus ou moins important de ces soldats de l'infanterie de marine.

Pour de plus amples informations sur les Royal Marines : Les royal marines dans la guerre de 1812

 

Les drapeaux représentés sont un fanion de la frégate guerrière vaincue en combat par le USS Constitution le 19 août 1812, la croix de saint George est accolée aux trois couleurs représentant les trois escadres défendant l'Angleterre.

034 Sticker USF Constitution Meets HMF Guerriere-introducti

Ci-contre le USS Constitution fut la bête noire des frégates anglaises, son armement allant jusqu'à 50 canons était indubitablement supérieur aux frégates anglaises de 38 canons, son équipage était en outre bien meilleur que ceux de la plupart des navires anglais opérant sur les côtes américaines. La Royal Navy avait désespérement besoin de marins pour faire naviguer ses bateaux et la qualité s'en ressentait parfois, les meilleurs équipages étaient monopolisés contre la France jugée plus dangereuse en mer que les Etats-Unis.

 

 

Le drapeau blanc à croix rouge est un emblème d'un navire de guerre de l'escadre blanche avant de devenir le drapeau officiel de la royal Navy en 1864

white ensign

 

 

 

Ci-contre les "White, Blue et Red ensign" , drapeaux des trois escadres de la Royal Navy depuis 1620 chargées de défendre le pays. Utilisé par la marine de guerre comme la marine marchande, en 1864 il fut décidé d'officialiser le "White ensign" comme drapeau de lblue ensigna marine de guerre, le "Red Esign" celui de la marine marchande et de tout navire civil et le "blue Ensign" le drapeau des navires de la Royal Naval reserv ou tout navire accueillant à son bord principalement des réservistes de la marine de guerre mais aussi certains clubs de Yachting

 

 

 

 

red ensign

 

 

 

 

 

 

 

La marine marchande possédant le drapeau à fond rouge, ses navires pouvaient être aussi bien des bateaux de guerre de l'escadre rouge que des navires marchands, un dilemne certain pour des corsaires désireux d'éviter un affrontement avec un navire de guerre.

 

Le dernier fanion est un fanon porté par un navire de la marine provinciale

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 11:45

  incorporated militia

Le Haut Canada dépendait pour sa défense de la milice sédentaire, des unités de volontaires comme les Glengarry Light's fencibles et les unités de milice particulières comme le bataillon de la milice incorporée " l'Incorporated militia"

 

Forte d'un seul bataillon à dix compagnies, calquées sur le modèle de l'armée anglaise quant à son organisation, la milice incorporée du Haut Canada fut levée en 1812 et devait être composée de volontaires aptes à servir durant toute la durée du conflit. Chaque capitaine devait recruter un nombre déterminé d'hommes pour sa compagnie qui en outre rassemblait un lieutenant, un enseigne, 3 sergents, 3 caporaux, un tambour et une cinquantaine de soldats.

 

Mais le recrutement fut difficile et ce malgré la prime d'engagement de 8 dollars et une éventuelle promesse de terres, les hommes acceptant mal l'idée de partir pour une durée indéterminée en abandonnant leur foyer et leur travail à la ferme. La milice sédentaire ne connaissant pas ce genre de difficulté, gardait la préférence pour des hommes voulant seulement défendre leur foyer en cas d'absolue nécessité, le travail de leur terre étant également une nécessité vitale dans cette partie du monde.

 

Les officiers recrutant dans différents endroits du Haut Canada, la plupart des compagnies du bataillon furent dispersées et ne virent le feu des combats qu'en compagnie constituée. 

Leurs premières actions eurent lieu en 1813. Un détachement combattra durant l'attaque de la ville de York, le 27 mai, tandis qu'un autre affrontait les Américains au fort George. Plusieurs compagnies participèrent activement aux différents combats qui eurent lieu dans la région du Niagara, notamment à Stoney Creek.

Des éléments furent également actifs dans la région du Saint-Laurent notamment en garnison dans la ville de Prescott.

Enfin à la fin de l'année, le 18 décembre, le bataillon participa à l'attaque du fort Niagara mais aussi dans les actions le long de la rive américaine de la rivière Niagara.

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ci-contre un milicien canadien dans son uniforme de coupe anglaise mais de couleur verte, les lacets sont blancs sans motif particulier. Le shako est porté avec un badge de troupe légère mais surmonté d'un plumet blanc et rouge propre aux compagnies du centre. Preuve s'il en est de la grande problématique de cette région quant à la fourniture d'un uniforme réglementaire aux hommes de la milice comme de l'armée régulière. Les soldats de l'incorporated battalion ont possédé un tel uniforme dans les premiers mois d'existence de leur régiment. Certains miliciens du Haut Canada n'apartenant pas au bataillon de milice incorporée possédaient également ce genre de tenue.

 

 

 

 

 

 

 

C'est en 1814 et toujours dans la région du Niagara que le bataillon partcipa à son plus dur combat. La bataille de Lundy'Lane verra le bataillon dans sa totalité présent sur le champ de bataille. Posté sur le flanc gauche de l'armée anglaise, il se retrouva face à face avec le 25th régiment américain, une unité de vétérans de la brigade de Scott. Les Américain sous couvert du bois et plus aguerris surclassèrent le bataillon de miliciens qui enregistra de lourdes pertes face aux redoutables soldats gris. Après une charge, le 25th régiment fit un grand nombre de prisonniers dont le général anglais Riall. Les miliciens battirent en retraite et se postèrent près du 89th foot. La bataille tourna à l'avantage des Américains qui empêchèrent les Anglais de reprendre les canons qu'ils avaient perdus sur la colline. Mais alors que la victoire tactique était acquise, les Américains abandonnèrent le champ de bataille, laissant les Anglais récupérer la colline.

Les pertes du bataillon étaient lourdes : une cinquantaine de morts et de blessés, 22 prisonniers et 75 disparus.

 

Le siège du fort Erié qui suivit fut une inutile et sanglante confrontation pour les Anglais qui furent incapables de prendre le fort américain. Le bataillon de miliciens ne fut pas impliqué dans la malheureuse attaque du 15 août qui vit la perte de plus de 500 soldats britanniques. et se replia avec le reste de l'armée vers le nord une fois le siège levé. Il participa à la construction des fortifications protégeant l'accès vers le nord de la péninsule en cas de retour offensif des Américains. Mais ces derniers ne vinrent pas et abandonnèrent la péninsule du Niagara et n'y reviendraient plus.

 

Avec le départ des Américains de la péninsule du Niagara, le bataillon retourna dans ses quartiers d'hiver puis fut officiellement dissous le 24 mars 1815 après avoir été complimenté pour sa tenue dans ses différentes actions de combat. Les hommes retournèrent chez eux avec 6 mois de paiement de solde en guise de prime.

 

Son drapeau parvint au Canada en 1822 et fut présenté à York le 23 avril avec l'honneur de bataille "Niagara" dans ses plis et est aujourd'hui conservé au musée national de la guerre d'Ottawa.

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