Les guerriers mohicans font partie de la confédération iroquoise d'Amérique du Nord, originaire de la vallée des Mohicans ; ils furent parmi les tribus les plus actives de la guerre de 1812.
Leur premier contact avec les Européens date du début du 17ème siècle ; ils eurent des relations commerciales (commerce de fourrures) avec les Hollandais. Confrontés à de nombreuses autres tribus
indiennes, ils écrasèrent plusieurs autres tribus comme les Pequots Algonquins. Armés par les Hollandais, ils affrontèrent également les Français avec qui ils firent la paix en 1645, mais la
lutte reprit en 1666. Devenus alliés des Anglais, ils affrontèrent régulièrement les Hurons, alliés des Français. Durant la révolution américaine, ils s'opposèrent aux indépendantistes américains
et finalement durant la guerre de 1812, ils demeurèrent fidèles à l'Angleterre et se battirent contre les Etats-Unis.
A la bataille de Queenston Heights, le petit contingent mohican de 150 hommes prit une part importante dans le combat en mobilisant une grande part des forces américaines. Grâce à leur technique
de combat furtive ils fixèrent une force ennemie bien supérieure à la leur et firent beaucoup pour la capture des 900 Américains ce jour-là.
Basés à fort George les Mohicans participèrent au combat de Two Miles Creek où ils affrontèrent une force américaine supérieure et subirent ce jour-là des pertes sensibles et furent forcés de se
retirer.
Un petit détachement fut présent à la bataille de Crysler'farm le 11 novembre 1813 et harcela le flanc droit américain durant cette bataille aux côtés des voltigeurs canadiens.
ci-contre un guerrier mohican avec un pantalon en peau, une veste de style européen et un foulard sur la tête démontrant ainsi la diversité vestimentaire affichée par certaines tribus
indiennes qui restèrent longtemps en contact avec les blancs. De la même manière des soldats blancs utilisèrent des techniques et armes indiennes au combat.
Puis vint le plus grand succès indien de la guerre ; le 24 juin 1813 à Beaver Dams, une force américaine commandée par le lieutenant-colonel Charles Boerstler d'environ 5 à 600 soldats réguliers,
fut forcée à la reddition par une troupe exclusivement composée de 300 guerriers indiens kahnawake de la nation mohicane qui signaient là le plus grand succès des troupes indiennes sur les
Américains de la guerre de 1812 au Canada. Les soldats américains furent attaqués en terrain boisé sur leur arrière et leur flanc par les guerriers invisibles qui blessèrent rapidement leur
chef et mirent hors de combat une soixantaine de soldats. Des membres du bureau indien anglais accompagnaient les indiens (ainsi qu'un petit détachement du 49th foot gardé en réserve mais qui ne
participa pas au combat). Ils négocièrent alors avec les Américains prétextant de ne pouvoir contenir les guerriers indiens si les Américains refusaient de se rendre. Impressionnés par leurs
pertes et par cette forme de combat où ils avaient le dessous, les Américains acceptèrent de se rendre. Cette bataille avait donc été livrée entièrement et exclusivement par une troupe indigène
au prix d'une vingtaine de blessés et d'une dizaine de tués.
ci-contre : chef indigène avec attribut de sa charge autour du cou. On note la présence d'un hausse-col anglais argent symbolisant à la fois le titre de chef de tribu et l'alliance avec les
Anglais.
Mais avec la bataille de la rivière Thames et la mort du leader charismatique Tecumseh, l'alliance anglo-indienne commença à sérieusement s'effriter, la plupart des tribus jugeant le coût humain
trop lourd et l'intérêt commun entre Anglais et nation indienne de plus en plus éloigné. Néanmoins de nombreuses tribus restèrent du coté anglais et continuèrent à fournir des contingents de
soldats légers réputés parmi les meilleurs du monde.
En 1814 dans le secteur du Niagara, les Mohicans participèrent de manière active au combat défensif visant à empêcher les Américains de prendre pied dans la péninsule. Menés par leur chef, John
Norton, les Mohicans combattirent avec 200 guerriers à la bataille de Chippawa où ils subirent le plus fort taux de pertes de toute la guerre en affrontant les troupes légères ennemies dans la
forêt bordant le champ de bataille à l'ouest. Le contingent mohican participa également à la bataille de Lundy'Lane et au siège du fort Erié.
Ce fut là leur dernier grand combat, leur participation se limita à des combats d'escarmouche le long de la frontière.
ci-contre un guerrier mohican dans les années 1750, la tenue est minimaliste, jambière en peau, baudrier avec corne à poudre, tomahwak et mousquet, couteau à scalper et musette. Les guerriers
indiens furent considérés comme les meilleures troupes légères du monde par les Anglais ou les Français qui combattirent avec ou contre eux au milieu du 18éme siècle.
La tenue :
Comme pour la plupart des peuples indigènes, on ne peut pas parler d'uniforme, la tenue des Mohicans était généralement composée d'une veste tombant sur les cuisses, avec des cuissardes en
peau, parfois un léger couvre-chef (plumes, tissu) mais le plus souvent tête nue. En fonction de l'armement, flèches et carquois, corne à poudre et mousquet, plus divers sac, couteaux, tomahawk.
ci-contre à droite : un tomahwak, arme utilisée comme hachette de combat ou arme de lancer ; efficace, légère, compacte, cette redoutable arme de combat fut adoptée par la plupart des
troupes légères blanches ou indiennes qui combattaient dans le nord de l'Amérique. Même les régiments de rifles réguliers américains utilisèrent cette arme.
Ils combinaient également des éléments issus de l'équipement européen comme certaines musettes ou petits sacs en bandoulière mais aussi des habits purement européens comme des chemises ou des
pantalons. Les Mohicans portaient les cheveux longs ou une coupe particulière où seule une petite portion de cheveux à l'arrière de la tête est laissée.